Plutôt couleuvre que cobra, le Plissken

[Spoilers]


Deuxième Carpenter, deuxième déception (avec The Thing). Et pourtant, l'idée de départ est exceptionnelle: Manhattan coupée du monde pour en faire une prison où le plus grand des bordels y règne. Pas de bol, Air Force One est détourné et s'écrase à côté du World Trade Center, de l'anticipation on vous dit.


Véritable icône du cinéma, Snake Plissken a aussi inspiré une des plus grandes sagas du jeu vidéo. Il me tardait de le voir. Mais la sauce n'a pas pris, la faute à un personnage central trop doux. Le scénario lui aussi est trop doux, lisse. Un sauvetage présidentiel des plus communs, sans rebondissement notable. Alors on suit Snake s'infiltrer dans Manhattan par le WTC (bon sang, mais ne laisse pas ton planeur dépassait comme ça de la tour, tu vas te faire griller...), retrouver le POTUS, se faire choper, se rebeller, s'en sortir.


Même les capsules explosives qu'on lui injecte qui sont sensées rajouter un enjeu supplémentaire font l'effet d'un pétard mouillé. On va jusqu'au bout du chrono et on lui enlève. Snake est soulagé, mais Snake grogne quand même. Il ne va pas montrer les crocs non plus. On essaie du début à la fin d'en faire un perso badass et ça foire. Par exemple, Lee Van Cleef passe en revue son passif: grand héros américain tombé dans la vie criminelle, en fait simple voleur. Et notre Lee Van Cleef, il ne sait pas ce qu'il le retient de le tuer ce multi-récidiviste pédophile/assassin/voleur de poules. Snake est un personnage raté mais pourtant très bien joué. C'est paradoxal, mais ça permet de tenir la baraque.


En ce qui concerne l'ambiance, il faut le dire, c'est kitsch et ça a mal vieilli. ça ne m'a pas pourtant trop dérangé. J'aurais aimé, à l'image du film, que tout ça soit un peu plus poussé, c'est-à-dire avoir un NY encore plus sale, sombre, violent. A noter une superbe BO qui colle parfaitement à l'ambiance. Et une photo splendide. Peu de choses m'ont gênées sur la technique en fait. Manque peut-être un brin de hargne et nervosité dans les scènes d'action, mais après tout l'époque ne le veut-elle pas ?

WelshOrson
5
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le 23 sept. 2015

Critique lue 378 fois

Loïc A.

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