Trop beau, trop complexe ?

Après un magnifique Perfect Blue, un Millenium Actress passionnant et un Tokyo Godfathers plutôt émouvant, Satoshi Kon signe là une oeuvre de toute beauté, une claque visuelle sous forme de thriller semi-futuriste.

J'ai tout de suite été frappé par ce mélange d'animations, de dessins, de couleurs et de synthèse tellement belle qu'elle se confondrait presque avec les dessins eux même, une performance que je n'avais jamais vue jusqu'alors : allier le dessin traditionnel et la 3D d'aujourd'hui avec une cohérence totale, une esthétique et une technique défiant tout ce qui se fait en la matière, Ghost in the Shell : Innocence en tête.

L'idée de base est très intéressante, pouvoir visionner et explorer ses rêves en toute liberté grâce à un appareil révolutionnaire, et avoir la possibilité de transformer sa personne en son "alter-ego" dans ces derniers. Le but curatif de cet appareil est également passionnant.
On se laisse rapidement transporter dans ce voyage onirique, cette avalanche d'évènements qui nous donnerait presque l'impression d'assister à un véritable rêve/cauchemar, car peu importe la personne qui regardera cette production, elle se retrouvera dans cette succession de situations qui nous rappellent tous nos rêves déstructurés mais ayant un sens propre aux évènements de notre vie.
Passer d'un monde à l'autre, avec toutes sortes de déformations, des liens entre divers faits qui nous ont marqué dans notre existence.

Le problème c'est que personnellement, je m'y suis complètement perdu, est-ce le but de Paprika au final?

Entre les nombreuses références (Akira par exemple) et le rythme effréné qui met en scène les personnages et leurs doubles oniriques dans un monde imaginaire qui fini par prendre part sur la réalité, j'avoue avoir complètement égaré le fil de l'intrigue. On fini par croire que Satoshi Kon a voulu jouer dans le domaine de l'absurde, pour mieux coller aux rêves qu'un être humain peut vivre et ressentir.

Mais cela ne dessert-il pas l'intrigue en fin de compte ?

Génial dans l'ensemble, on ne peut pas rester insensible face à cette véritable révolution de l'animation qui engendre tout sauf de l'ennui, mais c'est à voir impérativement plusieurs fois sous peine de passer à coté de quelque chose de très grand à n'en point douter, comme ça a pu être mon cas et ceux de bien d'autres spectateurs.