Je suis peiné. C'est vrai, j'aurais aimé apprécier ce film, puisque certains de mes éclaireurs préférés lui ont trouvé, visiblement, mille et un plaisirs divers. Mais non, je n'ai pas aimé. J'ai trouvé ça d'un ennui tout-puissant. Mais d'abord, revenons un peu sur l'histoire et son contexte, parce que sinon, vous allez vraiment penser que je fais du mauvais esprit.

Tout démarre donc sur une scène pas trop mal où l'on comprend que la plus grande partie du film tiendra du flashback. Channing Tatum entre dans un diner et tombe sur Gina Carano qui lui marave la gueule dans les grandes largeurs, au cours d'une baston simple, efficace, précisément ce qui abandonne le film d'action moderne avec sa shaky-vomi-cam de l'enfer. Le ton est à peu près donné, Gina embarque un mec qui n'a rien demandé à personne mais qui se décide à l'aider et s'enfuit, racontant donc le reste de l'intrigue et le pourquoi elle a expliqué d'une façon assez absolue l'égalité des sexes au nez de Tatum. Ça débute pas trop mal, en fait. D'autant qu'a priori, si Gina n'est pas l'actrice du siècle, j'apprendrais plus tard qu'elle est quand même une sportive plutôt pointue, ce qui explique qu'elle ait une présence d'une incroyable crédibilité à l'écran. C'est bien simple, à un certain moment du film, je ne suivais plus le métrage que pour elle, sa façon de se mouvoir et d'envoyer des pains dans tous les sens. Elle assure.

Par contre, le film, lui... soyons franc, soit je n'ai pas compris la volonté intrinsèque de l'auteur, soit il est prétentieux. Il y a ces longues séquences interminables de fuites molles, toutes droites échappées d'un film français, ces plans sans fins, ces acteurs inutiles (coucou, Mathieu Kassovitz) et il y a LE passage incroyable du film, j'ai nommé la course-poursuite en voiture la plus lente de l'histoire (caméra embarquée dans la voiture, sur un sentier enneigé entre les arbres, à pas plus de 20 km/h, il faut le voir pour le croire). Suivi d'un gunfight qui figure parmi mes cas d'école : il n'y a absolument - et j'insiste - absolument aucune tension dans cet échange de coups de feu, tout simplement parce que Soderbergh la désamorce direct, avec un talent rare, cadrant précisément comme il ne faut pas pour s'assurer une absence d'immersion dans la scène. C'est simple, je me la suis repassé pour bien m'assurer qu'il l'avait fait volontairement mais oui, c'est à coup sûr une velléité. Et là, je ne comprends plus. En tout cas, regardez-la sur youtube, ça vaut quand même son pesant de dragibus noirs.

Pour conclure, c'est un peu l'incompréhension qui règne. Et la déception, quand même, puisqu'on me l'avait vendu comme un film d'espionnage simple et efficace, là où je n'ai vu qu'une digestion patiente et inéluctable de tous les éléments du genre, pour en régurgiter une oeuvre accablante. Allez savoir...
0eil
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le 8 avr. 2013

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le 12 avr. 2013

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