Polisse peint l'univers sombre des flics de la BPM (Brigade de protection des mineurs). Maïwenn met en scène avec brio l'exercice de leur fonction et leur routine, jalonnée d'incestes, de viols et de prostitution, ainsi que leur vie privée, pourrie par ce quotidien violent. Cette noirceur douloureuse du sujet est renforcée tant par la crudité des propos des flics et des bourreaux que par la succession des scènes représentant la misère sociale et sexuelle. D'ailleurs, on reste souvent coi devant l'écart entre les horreurs et la désinvolture avec laquelle elles sont proférées par les coupables.
Néanmoins Polisse n'est pas un diamant brut. Le film aurait pu être aisément indigeste mais la réalisatrice parvient à saupoudrer ce drame d'émotions et d'humour grâce à un jeu d'acteurs remarquable. Tous réussissent à traduire la tension inhérente à leur personnage, oscillant entre impassibilité et irascibilité. Polisse, en rendant ainsi hommage aux policiers de la BPM, résonne comme un cri du coeur.
-----> On fera fi du personnage interprété par Maïwenn elle-même (une bobo photographe qui s'ennuie) et par le beau Riccardo Scamarcio (son talent est ici sous-exploité !!!). La présence de la réalisatrice n'était pas indispensable. A trop se filmer avec Joey Starr, Maïwenn devient exaspérante...
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