De loin mon Miyazaki préféré
C'est celui où l'équilibre entre le côté artisanal que revendique Miyazaki et le recours à la technique trouve son point de plus grande efficacité (les films les plus récents m'ont semblé inutilement chargés).
C'est dans ce film que l'on sent le plus la nostalgie de Miyazaki pour le monde de l'aviation (comme dans d'autres de ses films, ou dans certains épisodes de Sherlock Holmes). Les personnages sont truculents, la musique mémorable, avec des thèmes à la mandoline qui restent en mémoire (parfois un peu trop tire-larme, c'est le travers de Joe Hisaishi), la VF est excellente (je considère ce doublage comme la meilleure contribution de Jean Reno au septième art).
Visuellement, sans faire d'esbroufe, le film est très bien construit et chaque image distille sa dose de poésie (ce parasol qui s'envole au décollage d'un avion, ces sensations de vol... Personnellement je ne m'en lasse pas). La fin est ouverte, ce qui peut troubler, mais cela n'empêche pas que le film peut être regardé sans se lasser.
L'idée de la malédiction du cochon n'a en réalité que peu d'importance, mis à part quelques vannes : c'était davantage un parti pris esthétique qu'autre chose. Derrière Porco Rosso, on retrouve un peu de la même nostalgie que dans le Corto Maltese de Pratt, mais en bien moins guindé.