Régulièrement en consultant les nouveaux torrents mis en ligne par mon pourvoyeur favori, je découvre un grand nombre de titres inconnus et souvent exotiques dont je subodore assez vite la dimension nanardesque en puissance. Un petit tour rapide sur IMDB vient très vite confirmer cette première impression et je découvre alors les yeux émerveillés le tout dernier film de castagne de Sean Austin ou l'indispensable nouveau thriller starring Curtis "50 cents" Jackson. J'ignore alors de toute ma morgue ces séries B indignes de mes critères élitistes de cinéphile averti et m'empresse d'aller récupérer le dernier Fast & Furious en date !

Néanmoins il m'arrive parfois d'être intrigué par un synopsis ou la présence d'un acteur ou d'une actrice au générique. Et dans un élan de curiosité et de compassion, je décide de donner sa chance à une production mineure en espérant une hypothétique bonne surprise. Pourtant elle finit le plus souvent par croupir de longs mois durant au fin fond d'un disque dur dans un dossier sobrement intitulé "A voir, un jour, peut-être... ou pas". Cruel destin s'il en est.

Dans le cas de "A lonely place to die" (j'espère que vous aurez apprécié au passage l'inspiration exceptionnelle des distributeurs pour le titre français) je dois avouer que c'est le joli minois de Melissa George qui m'a décidé. Ses jolis yeux inquiets et sa lèvre supérieure pulpeuse (quoique certainement siliconée) ne m'ont jamais laissé indifférent bien qu'elle ne marquera guère de son empreinte l'histoire du cinéma a contrario de sa compatriote Nicole Kidman. (Vous en aurez donc aisément déduit que Melissa est australienne, information qui n'apporte pas la moindre valeur ajoutée à cette chronique, je vous le concède mais en revanche vous pourrez toujours le recaser dans vos diners mondains et épater votre auditoire à l'occasion, non ne me remerciez pas...). Le reste du cast est composé quasi exclusivement "d'on ne sait pas comment ils s'appellent sauf que moi d'habitude je sais mais là non en fait". A l'exception notable d'Eamonn Walker a.k.a. Kareem Said, le charismatique leader musulman de OZ. D'ailleurs cet acteur n'a pas eu la carrière qu'il méritait en dépit d'une présence qui n'a rien à envier à Idris Elba par exemple. Sinon on peut croiser Ed Speelers qui doit amèrement regreter le bide d'Eragon, Sean Harris aperçu récemment dans l'exécrable Promotheus ou encore Karel Roden et sa bonne tête de mafieux russe. Bref...

Passons au long métrage, si vous le voulez bien. Il serait peut-être temps d'ailleurs. Le film a pour cadre les Highland d'Ecosse. C'est original et surtout c'est beau. Ca fait des très jolis cartes postales. C'est tellement joli que le réalisateur n'arrête pas de placer des longs plans de paysage partout. Enfin dès le troisième plan sur un énième couché soleil derrière les belles montagnes, on a compris que c'était beau mais si d'aventure j'avais envie de visionner un documentaire sur les paysages écossais, je me serai maté un reportage de National Geographic, non mais bordel. Alors en tant que dépliant touristique c'est une réussite mais sinon de quoi ça parle, me demandez vous ?

Bon l'histoire est plutôt anecdotique, un petit groupe de randonneurs adepte d'escalade, dont l'effort de caractérisation se révèle totalement superflu, découvre par hasard une trappe dans la forêt où est emprisonnée une petite fille. Ils la libèrent et vont être rapidement traqués par des kidnappeurs impitoyables prêts à tout pour récupérer leur otage et toucher leur rançon. A la limite c'est plutôt rythmé et la première partie du film est plutôt plaisante en fait. Même si le réalisateur a tendance à en faire trois tonnes pour appuyer le coté sport extrême à grand renfort de ralenti, de blur effect et de caméra subjective, la poursuite dans les bois est prenante avec un jeu de massacre assez jouissif et quelques scènes efficaces. Et même si ça ne pète pas non plus trois pattes à un canard, entendons-nous bien, je ne me suis pas ennuyé.

La seconde partie en revanche est nettement plus convenue et lourde. Le changement de décor, un village pittoresque durant une fête folklorique (on reste dans la carte postale) induit un changement de rythme plutôt pénible. Multipliant les fausses pistes inutiles (policiers locaux, mercenaires), les dialogues ampoulés et un suspens artificiel le film se traîne alors péniblement jusqu'à son dénouement pour le moins douteux. A savoir le criminel de guerre serbe, papa de la gamine enlevée, qui s'en va chatier à la moyenageuse le vilain tueur de bambins c'est moralement moyen.

Evidemment je n'attendais rien d'un tel film et je dois admettre qu'il se laisse regarder assez facilement. Une série B honnête somme toute. Pour peu qu'on ne soit pas trop exigeant cela va de soi.
Doc_Ben
4
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Créée

le 24 juin 2013

Modifiée

le 26 juin 2013

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Doc_Ben

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