Une impression de ridicule et de gâchis avec une mise en scène d’une pauvreté alarmante...

David Koepp (Hypnose - 1999 & Fenêtre secrète - 2004) nous réaliserait-il la version US du Coursier (2010) ? Il y a de quoi se poser des questions. Scénariste talentueux quand il adapte des romans au cinéma (Jurassic Park - 1993, L'impasse - 1993 ou encore Spider-Man - 2002), mais lorsqu’il s’agit d’écrire un scénario original, visiblement David Koepp fait preuve de laxisme et de paresse, comme en témoigne le faible intérêt que peut procurer Premium Rush (2012) où un coursier imprudent (irresponsable ?) parcourt les rues de New York au mépris des règles de la circulation et des piétons, dans le seul but de livrer des colis (waouh ! ça c’est la classe !). Le film est vide de sens, il met un temps invraisemblable à démarrer, se contentant durant les premières vingt minutes à nous montrer son héros zigzaguer entre les taxis new-yorkais, à prendre des rues à sens interdit et à rouler sur les trottoirs (ça c’est palpitant ! ironie). La mise en scène est d’une pauvreté alarmante, usant à outrance des mêmes codes, les effets Google Maps et "Tilt-Shift" ou encore les prévisions de trajectoires en mode Sherlock Holmes (comme l’avait fait précédemment Guy Ritchie) se répètent et finissent par se ressembler. Le film ne cherche visiblement pas à être crédible (retrouver Wilee, les côtes fracturées, effectuer des sauts en vélos sur les toits des voitures, c’est clairement irréaliste) et n’a pas peur du ridicule (la scène du flash mob ou tout simplement le côté humaniste "guimauve" avec cette pseudo histoire d’enfant clandestin). Autre regret et pas des moindres, y retrouver deux acteurs talentueux dans les rôles principaux de cette Série B sans saveur. Joseph Gordon-Levitt faisait jusqu’ici un sans-faute (malgré sa présence au casting de G.I. Joe : Le Réveil du Cobra - 2009) et Michael Shannon (Bug - 2006 & Take Shelter - 2011). Certes tous les deux s’en sortent parfaitement (et heureusement car on aurait eu l’impression de perdre complètement notre temps), reste au final cette impression de ridicule et de gâchis à travers ce film de 90 minutes qui n’aura eu de cesse de nous montrer sous toutes les coutures (possibles et inimaginables) des courses poursuites aberrantes (dépourvues de sensation et encore moins de tension) dans une métropole de 8 millions d’habitants (comment rendre réaliste ce qui paraît d’emblée irréaliste ?).

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RENGER
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le 25 sept. 2012

Modifiée

le 25 sept. 2012

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