Rush rush, get the yayo

Vu les sales notes auxquelles a droit Premium rush, je ne pensais pas le regarder un jour, mais je suis actuellement en quête de films d'action, et on m'avait conseillé celui-là. J'étais prêt à lui donner une chance, d'autant plus que j'ai eu beaucoup de bonnes surprises récemment avec des films appartenant à ce genre, qui est, il faut croire, sous-estimé.

Joseph Gordon-Levitt incarne Wilee, un coursier à vélo qui parcourt New York à toute vitesse, et sans freins, pour livrer des colis. Il présente les gens comme lui comme s'ils étaient un clan de valeureux guerriers, qui risquent leur vie et dont les ennemis sont les véhicules et les piétons. Ils contre-attaquent même parfois en rendant les coups. L'idée est tribu est soutenue à la fin par le fait que tous rappliquent pour aider l'un d'eux, sur un simple coup de fil ; un gros moment de n'importe quoi.
Le protagoniste est tellement orgueilleux, mais en fait quel connard égoïste et irresponsable. Il ne ralentit jamais, pas même à un feu rouge ou devant un passage piéton.
Il semble persuadé qu'il est au-dessus des autres, comme le confirme cette séquence au poste de police où il essaye d'accaparer l'attention d'un flic occupé au téléphone, puis s'insurge de ne pas être traité correctement.
Et ses collègues ou concurrents sont aussi prétentieux que lui, ou irritants d'une façon ou d'une autre.

Un jour, Wilee doit livrer une enveloppe mais un homme le poursuit, prêt à tout pour la récupérer. Il s’avère qu’il s’agit d’un flic, dont la solution à ses dettes se trouve dans cette enveloppe. Ce que j’ignore, c’est pourquoi il ne se sert pas de son statut de policier pour récupérer ça auprès de Wilee au lieu de lui raconter un mensonge, qui ne fonctionne pas d’ailleurs (au passage, il prend pour faux nom "Forrest J. Ackerman", et ça c’est putain de cool parce que c’est le héros qui a créé le magazine Famous monsters of filmland, Vampirella, et a inventé le terme sci-fi, entre autres choses badass ; j'ai fait une liste sur lui, wink wink)
Premium rush souffre de nombreux problèmes de cohérences comme ça ; une fois que le flic a attrapé Wilee, pourquoi il le laisse partir chercher son vélo avant de s’assurer avoir récupéré ce qu’il voulait ?
Et le héros qui continue de faire des acrobaties même avec des côtés cassées…
Dommage car autrement, l’histoire et les enjeux, bien que simples, sont bien trouvés, et ont des justifications plutôt originales.

Le point fort de Premium rush, ce sont ses séquences d’action.
Un film d’action à vélo, déjà c’est assez peu commun pour être appréciable. Mais le choix de ce moyen de locomotion rend les poursuites et cascades plus impressionnantes, car on a un plus grand sentiment de danger que lorsque les cascadeurs sont dans des voitures, protégés par l’habitable.
Il y a quand même des CGI, mais c’est plus le fait qu’ils soient aussi flagrants qui me dérange.
Ca n’empêche pas les poursuites d’êtres pour certaines très prenantes, et assez variées.
Wilee a développé une sorte de spider-sense, qui lui permet de visualiser, en une demie-seconde, toutes les voies qu’il peut emprunter quand il est face à un obstacle. C’est du n’importe quoi total, mais c’est marrant à voir. Enfin heureusement, ça ne survient qu’à 3 reprises, parce que ça aurait vite lassé.

Concernant la mise en scène, il y a quelques plans sympas, mais le plus marquant ce sont tous ces effets visuels qui servent de transition entre deux séquences. D’habitude j’y suis allergique, mais dans le cas présent je n’ai pas trouvé ça de mauvais goût. Le problème c’est que le réalisateur en abuse très rapidement ; on n’a pas besoin de tout le temps montrer le parcours de Wilee avec une modélisation de la ville en 3D et un tracé de son itinéraire… Ni l’heure qui apparaît en relief, avec un bruitage d’horloge numérique !

En fin de compte, je suis très surpris que Premium rush ait d'aussi mauvaises notes. C'est un film correct ; il y a beaucoup d’incohérences ou d’éléments peu crédibles, mais ça vaut le coup d’être vu pour l’énergie des poursuites, soutenues par une BO cool.
Ah et le rire très bizarre de Michael Shannon.