Le film prétendait être autre chose qu'une quelconque "préquelle" d'Alien. Effectivement, ce n'est pas qu'une préquelle, c'est aussi une redite. (attention spoils)

Ridley Scott voulait se refaire son Alien, en y ajoutant de la mystique et de la mythologie, pour tenter peut être de donner du corps et de la consistance (complètement inutile, si vous voulez mon avis) a son histoire créée en 1979. Bref refaire la même chose, mais pas pareille, mais qui quand même peut coller a celui d'origine. Axiome de base, et exercice scénaristique bancal, donc.

Bon alors on prend les mêmes et on recommence, on se nourrit de son film d'origine pour la typologie du film, son crescendo du début (c'est quasi du copié collé), et aussi des suites, heureuse et malheureuses de sa licence que l'on a confié a d'autre réalisateurs... le tout forme la sempiternelle mission, le réveil avec la chiasse de la "stase"(Alien 1, 2) - parce que c'est loin tout ça - les petites blagues velues de la team forcément hétéroclite(Alien 1, 2), le petit dej', le brief (Alien 1, 2), le cyborg froid et servile à la gueule de traitre qui se balade au milieu de tout ça, et qui semble servir un autre but que les autres(Alien 1). On aura droit aussi au complot(Alien 1, 2 etc.) avec dans le rôle du tireur de ficelles un magnat privé/friqué du futur, à la tête parcheminée croisement maquillé de Biff Tanen version 2016 avec Benjamin Button jeune - accompagné de sa descendance blonde et froide aux gènes supérieurs type Aryen. L'arrivée sur la planète inconnue(Alien 1), ou connue (Alien 2), la rentrée dans l'atmosphère (accrochez-vous les gars ! , Alien 1, et 2), l'atterrissage, et ho... regardez là bas dans la vallée, y'a comme un truc ! - Allons-y.


Organisation, équipement, scène des casques, radio camera épaule avec les noms et les battements de coeur pour la tension (Alien 1, développé avec bonheur et talent dans le 2) - hop c'est parti pour l'exploration, avec construction identique que dans le 1, et dans le 2. Mais en raté. Oui car a partir de là tout est, en plus d'être copié, complètement raté -

Les scènes s'enchaînent sans aucune tension narrative, et les comportement et psychologies des persos sont complètement à l'ouest, rien est "crédible", les scientifiques enlèvent leur casques, touchent à tout, sont surpris de rien, ça ouvre des portes, du liquide noir visqueux, bohhh c'est rien les gars, trempons nos doigts ! - Deux gogos vont arriver à se perdre(?) et seront bloqués sans que ça affole personne - Le commandant passera le film a se foutre royalement de tout ce qui se passe et arrive a ses congénères - et plus grave tous les personnages semblent complètement extérieurs a ce qu'il leur arrive. C'est ubuesque. Et le tout aura son point culminant par une scène de suicide spontané qui vaut le détour.

Le film monte donc crescendo dans le n'importe quoi, avec comme clou du spectacle une auto-césarienne - tentative de redite de l'effet bête-dans-le-bide du 1, complètement raté, mal amené, expédié - et à l'image de cette scène le film ne réservera aucune tension, aucun "moment", aucune montée, aucun effet narratif et de mise en scène intelligent - On regarde ça, sans ennui, il est vrai, mais d'une manière aussi détachée que les personnages le sont de leur rôles.

Pour plaire enfin au fanclub Alien de service, on pourra donc apprendre et s'amuser à remonter les origines génétiques de notre Alien 1979, et apprendre que tout ça, c'est juste la faute d'une arme bactériologique(sic) destiné a nous cramer la gueule, nous humains.(re- sic). On doit sûrement l'avoir mérité, on apprendra ça dans Prometheus 2, ou 3, ou la prequelle de Prometheus, ou la séquelle de Alien 4 - enfin a priori OSEF.

Donc pour l'anecdote, l'Alien provient d'un ver exposé a cette affreuse arme de destruction massive, et qui avec l'ADN d'un verre de champagne, ingurgité par un gugus va se retrouver dans la semence mâle humaine et féconder une femme stérile, pour devenir une mini-pieuvre, qui va ensuite se mélanger a un des "ingénieurs"(nos ancêtres avant ou après le singe on sait plus), et là va sortir sous peu ou prou la forme que l'on lui connait. Passionnant.


Ah et pour achever le tableau, la musique est insupportable.

Film complètement inutile, habillé comme une création originale - c'est en fait une redite déguisée et opportune d'Alien - par un réalisateur talentueux des années 80 qui n'a stricitement plus aucune idée, ni de réalisation, ni de direction d'acteur, ni de scénario.

Prométhéus, c'est triste.
Zbah
4
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le 15 sept. 2012

Modifiée

le 15 sept. 2012

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Zbah

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