Prometheus par Hugo Harnois
Créateur de la race humaine, le titan Prométhée donna le feu aux hommes afin que ces derniers se distinguent des animaux. Par cet acte, Zeus le condamna à la souffrance éternelle (un vautour lui mangeant le foie tous les jours) pour avoir voulu oser égaler les dieux.
2091, un vaisseau nommé « Prometheus » se pose sur une planète inconnue pour trouver les réponses à des questions que nous nous posons depuis la nuit des temps : qui nous a crée et pourquoi ?
Souhaité à la base comme une préquelle d'Alien, Ridley Scott affirme que Prometheus est devenu petit à petit un film à part entière. Nous sommes moyennement d'accord. Primo, parce que la thèse principale (essayer de maîtriser ce qui nous dépasse) n'est pas neuve. Secondo, de nombreuses scènes phares du chef d’œuvre de 1979 sont reprises dans le dernier opus : atterrissage du vaisseau, entrée dans la salle des nids, refus de faire entrer les contaminés dans l'appareil. Et tertio, l'ambiance de cette terre inhospitalière (très réussie, même si celle d'Alien n'a pas à pâlir face à son cadet) n'a pas changé.
Rien de bien nouveau donc au niveau du fond, si ce n'est que pas mal d'éléments sont toujours assez flous. Non, il faut chercher ailleurs pour valoriser le dernier film du maître de la science-fiction. L'image et les effets spéciaux sont eux, saisissants. Prometheus nous livre en effet des scènes à couper le souffle tant le visuel y est travaillé. On ne parle pas ici de la 3D, qui est elle aussi une déception, mais de la force esthétique avec laquelle le cinéaste arrive à nous faire entrer dans son récit, construit sur une tension croissante.
Autre point positif, le plaisir de voir Michael Fassbender à l'écran. Toujours brillant, il réussit une interprétation inquiétante d'un androïde moins irréprochable qu'on ne le croit. Face à lui, on ne comprend pas la présence de Charlize Theron, inutile car son rôle n'apporte rien à l'histoire.
Pour les spectateurs, la déception est là tant on n'attendait de ce projet. Quant à Scott, affligé depuis des années par des suites sans intérêt, il aura finalement fait ce qu'il désirait : expliquer les débuts d'Alien, voilà tout.