Tarantino, Sex & Rock n'Roll

Un film que j'ai vu et revu, véritable déflagration à l'époque. Tarantino s'est servi de sa première expérience de Reservoir Dogs pour épurer le récit, la narration, arriver à mettre du rythme tout le temps.Véritable puzzle dont on s'amuse à reconstituer l'ensemble, Pulp Fiction est une mine d'or pour tous les cinéphiles, entre hommage à la Nouvelle Vague et aux films noirs américains.

Ce qui est frappant c'est qu'on ne sait jamais à quoi s'attendre dans le film. En effet un exemple parmi tant d'autres: qui peut imaginer un seul moment que Bruce Willis, qui vient au départ pour récupérer sa montre, se retrouve quelques scènes plus tard dans une arrière boutique, avec deux pervers qui veulent le sodomiser ainsi que Marsellus Wallace, le boss. Il y a une liberté chez Tarantino qu'on ne retrouve pas chez d'autres cinéastes.

Je veux pas trop insister sur Pulp Fiction, tout a déjà été dit (la bande son, le casting, une écriture de dingue au niveau des dialogues, des idées de mise en scène tout le temps, la danse au Jack Rabbit Slim's, l'overdose...). A l'époque j'en étais pas conscient mais on reprochait à Tarantino son goût pour la violence, son irresponsabilité même. Je pense que c'est un faux débat: d'une part parce que l'histoire de l'Amérique a été construite sur la violence, et que le cinéma américain ne cesse de parler de son pays. Et ensuite parce que chez Tarantino elle est complètement factice: soit c'est hyper exagéré, soit dédramatisée par un humour et un côté burlesque.

Pulp Fiction a marqué les années 90, captant l'air du temps : celui d'un cinéma américain qui délaissait progressivement les héros existentialistes pour laisser la place aux héros ironiques.