Quai des Orfèvres par dededarwin
Tant de choses à dire sur ce film. Grande fan de Carné et de Renoir, je me dois de leur être infidèle pour un film et un seul : Quai des orfèvres.
D'abord, Clouzot aborde des sujets bien avant-gardistes pour l'époque tout en évitant la censure. Ce qui est remarquable. L'homosexualité de Dora (que beaucoup croiront amoureuse de Maurice à l'époque) L'inspecteur et son fils métisse... Tout est banalisé, Clouzot lance le sujet sans jamais le traiter. On le prend au vol, et on le félicite.
De plus, il prend Jouvet, et le force à devenir ce qu'il n'a jamais été au cinéma. Jouvet se fait rare sur nos écrans français. Ses performances dans Hôtel du Nord, Drôle de Drame ou Knock sont extraordinaires à n'en point douter. Pourtant dans Quai des Orfèvres on découvre avec plaisir, un Louis Jouvet presque métamorphosé. Voir beaucoup plus habité. Et on s'éprend de ce personnage. Le contraste entre l'inspecteur piquant et acerbe et le père extrêmement touchant, et soucieux de l'avenir de son fils crée un curieux et doux mélange.
Comme d'habitude, les dialogues sont savoureux. Charles Dullin est absolument dégueulasse, Blier est pathétique et attendrissant, on donnerait bien quelques gifles à Suzy Delair, même si au fond, elle nous est bien sympathique.
Vu, revu et rerevu, une perle rare.