Il y a des choses qu'on passe sous silence, qu'on essaye d'oublier. Pour ne pas trop souffrir, et pour essayer de faire le moins de mal possible aux êtres chers. Mathias a perdu son père à l'âge de dix ans mais ne s'en souvient plus. Normal, sa mère lui a menti en disant qu'il était parti pour un voyage d'affaire. Mathias a maintenant quarante ans et a tourné le dos au passé, jusqu'au jour où il rencontre son « mini lui » sur un bateau. Il décide de le suivre chez lui, ses parents sont aussi là, trente ans plus jeunes. Déboussolé au départ, le « vieux » Mathias va jouer le jeu à fond en profitant de cette opportunité : renouer le lien avec un père dont il ne se souvient plus en se faisant passer pour un ami de la famille.

Pour son deuxième film, Jean-Paul Rouve crée une fable réaliste. Il faut accepter que l'impossible se produise pour entrer dans cette histoire pleine de charme. Sans en faire trop, l'acteur-réalisateur arrive à nous faire partager ses regrets et ses peines qu'il conserve en lui depuis tant d'années. Par de simples dialogues entre un fils et son père retrouvé, la magie arrive à naître, où la nostalgie se sent dans une image tendrement douloureuse. C'est un bout d'enfance qu'on aimerait tous revivre auquel on assiste, qui procure autant de joie qu'il déchire le coeur. Grâce à des seconds rôles de choix (Poelvoorde livre une de ses plus belles prestations et prouve une fois encore qu'il est un des meilleurs acteurs de sa génération), le récit tient la route en préférant aux longs dialogues rébarbatifs des regards complices, des silences qui veulent tout dire.

Pas besoin d'en rajouter, c'est un coup de coeur de l'année.
Hugo_Harnois_Kr
8
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le 10 févr. 2014

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Hugo Harnois

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