Un polar centré sur les personnages et non sur le casse, ça fait du bien par où ça passe !
"Quand la ville dort" n'est pas vraiment "un film de casse" comme "Thief", "les spécialistes", "Ocean's 11", "The town" ou "Heat".
A contratio, John Huston a justement choisi le parti-pris de s'attarder davantage sur la psychologie des personnages et leurs motivations.
Parfaitement caractérisés, on a envie de savoir quel va être leur destin (à l'opposé des films de Besson).
D'autre part, l'histoire est super captivante, la photographie et le montage impeccables.
Huston a le don pour vous emmener dans ses histoires, comme il a pu le montrer dans "'L'homme qui voulut être roi", "Griffes jaunes", ou encore "le piège".
J'ai adoré la définition des rôles féminins. Certes, Marilyn Monroe joue déjà dans le registre "sois belle et tais-toi", mais son personnage sert habilement la narration. Chapeau bas à la performance très touchante de Jean Hagen, méconnaissable par rapport à Lina Lamont qu'elle incarnait dans "Chantons sous la pluie".
A ses côtés, Sterling Hayden assure grave lui aussi, leur tandem fonctionne à merveille. Le reste du casting est à la hauteur : Louis Calhern, parfait en avocat roublard, Sam Jaffe en Doc Riedenschneider, vieux braqueur super classe rusé comme un singe, Marc Lawrence dans Cobby le flippé, James Whitmore en bossu dévoué (excellent dans l'épisode de Twilight Zone "On thursday we live for home") .
Si on ne peut pas théoriquement classer ce film dans le genre "noir" en raison de l'absence de femme fatale, il s'en rapproche clairement par l’ambiance nocturne oppressante et l'issue du film.
Mais je n'en dis pas plus, voyez ce petit bijou et dégustez-le comme il le mérite.