Quelques heures de printemps par Gaor
Le film d'auteur français par excellence, où tout est parfait, d'une précision chirurgicale. Le jeu des acteurs rend caduques toutes les cérémonies qui s'arrogent le droit de les honorer, d'en hiérarchiser le mérite. C'est aride, ça ne plaisante pas, ça suspend les souffles dans la salle et crispe les doigts. Le non-dit, l'implicite, l'elliptique investissent tous les compartiments de l'imaginaire pour rendre palpable cette relation polaire. On se navre face à cette déficience communicationnelle, on projette, culpabilise un peu, se demandant comment cela se passerait si c'était nous. Tout cela est efficace mais...
Hélas, rien qui n'ait été — semble-t-il — déjà vu dix fois ! Le film est percutant en ce qu'il donne envie sitôt encaissé d'entendre sa maman nous raconter son quotidien banal mais, demain, qu'en restera-t-il ? Qu'a à nous apprendre Stéphane Brizé que nous ne sachions déjà ? En quoi son histoire est-elle plus intéressante que celle de tout un chacun ? On reste confus sur ces questions. Merci, c'était puissamment triste, j'ai mes petits pois à faire réchauffer.