Quelques heures de printemps par trevorReznik
Alain, qui sort de prison, se voit contraint de loger chez sa mère. Déjà à la base, c'est pas très joyeux. On sent tout de suite que la communication entre les deux n'est pas au beau fixe et que l'atmosphère de la maison est pesante. Et comme Stéphane Brizé n'hésite pas à filmer de longs plans séquence -où le silence règne en maître- où les deux personnages principaux se contentent de répéter des gestes de la vie quotidienne, on a le temps de cerner très nettement leur caractère. Le temps parait long, très long même. On pourrait presque dire que le film est chiant. Pourtant cette mise en scène est intelligente, car lorsque la colère d'Alain éclate, elle n'en résonne que plus fort.
Et puis, la relation de ces deux êtres est mise au pied du mur, car la mère d'Alain apprend qu'elle va mourir et décide de suivre une procédure de suicide assisté en Suisse. Le réalisateur n'impose pas un parti-pris. Il montre juste ce qui se passe à partir du moment où ce choix est fait. Et son long-métrage, qui tient presque du documentaire, devient tout simplement bouleversant (Hélène Vincent et Vincent Lindon sont exceptionnels dans leur rôle). Quelques heures de printemps est un film dur à regarder, mais c'est un très beau film.