Allez savoir pourquoi, je n'attendais absolument rien de ce Rango. Tant mieux, j'ai été époustouflé. Non pas par les graphismes, très réussis, quelquefois même franchement bluffants et choquants dans leur réalisme. Ni même par les musiques de Hans Zimmer qui fait son habituelle soupe très bonne, mais peu originale, en mélangeant tout de même avec talent du Morricone et son OST de Sherlock Holmes. Même le doublage est somptueux (j'ai eu la chance de le voir en version originale sous-titrée), mais ce n'est toujours pas ce qui m'a le plus choqué. Non, vraiment, ce que j'ai aimé : c'est l'histoire.
Une histoire dans un film d'animation ? Oui, totalement. Rango est un lézard d'aquarium, bien solitaire, qui se retrouve perdu en plein désert. Il doit alors se protéger de ses prédateurs naturels et va débarquer dans une petite ville, Dust, en proie à une pénurie d'eau qui pourrait bien signer l'arrêt de mort de chacun de ses habitants. Rango va se faire passer pour un véritable héros et deviendra rapidement, grâce à une verve inégalable et quelques coups de chance, shérif de Dust. Avec les villageois, il va enquêter sur cette eau disparue que le maire semble contrôler comme une divinité. C'est là toute l'intelligence du propos de Rango : le parallèle religieux, ou l'eau remplace l'argent, le maire remplace l'église et où tout est question de foi. Vaut-il mieux croire en les autres ou croire en soi ? C'est classique, mais le scénario ne permet aucune facilité. Aucun cliché, pas de larmoyant, juste quelques scènes très classes, une réalisation époustouflante et des rêves très bizarres. Et puis ne serait-ce que pour la reprise de Ride of the Valkyries de Wagner et toutes les petites saynètes chantées, Rango vaut le coût de sa place de cinéma.
Son seul défaut ? Un peu d'ennui en milieu d'histoire, avec quelques scènes en trop et des discours peut-être un poil trop lourd. Mais cela passe vite, heureusement. Par contre, ne vous y trompez-pas, Rango est clairement un film d'animation pour adulte. Que ce soit dans ces situations très référencées, quelques blagues graveleuses et symboliques scénaristiques trop compliquées pour les marmots, Rango tente d'amadouer un nouveau type de public et à mon sens, c'est très réussi. Je vous le conseille !