Alors, Rebelle qu'est-ce que c'est ?
C'est beau, très beau (là, je crois que personne ne pourra revenir là-dessus même si, effectivement, il manque toujours ce soupçon d'âme qui transpire des dessins animés au sens propre du terme). Donc - après cet interlude "Grand-mère à moustaches" -, je disais que c'était beau. Et puis, c'est... euh... Ah si, tiens, le cheval ressemble enfin à un cheval. Sans être tatillonne sur le sujet (les chevaux de Mulan ne me choquent pas, par exemple), j'avoue que le Maximus de Raiponce me fait toujours un peu sourciller malgré la qualité de ce film d'animation. Le cheval, ici, est très bien animé et se comporte comme un cheval, avec les petits mouvements d'oreilles affolés qui vont bien.
Sinon, l'animation est très bonne (celle de Raiponce m'a plus soufflée ceci-dit) et la musique est sympathique (même si on pouvait se passer des - rares - chansons présentes). Et je pense avoir fait le tour des raisons qui pourraient vous donner envie d'aller le voir.
Pour le reste - l'histoire en somme -, ça partait bien avec un thème peu courant chez Disney : une princesse qui ne veut pas être une princesse (là, comme ça, y'a Mulan qui me vient en tête mais elle n'est même pas princesse). Merida veut tirer à l'arc, se rouler dans la boue, roter à table et se balader en braies (à moins qu'elle ne veuille juste tirer à l'arc...). Mais surtout, elle ne veut pas obéir à sa mère qui essaie, tant bien que mal, de faire en sorte qu'elle suive le code de conduite de la parfaite petite princesse bonne à marier et à pondre une demi-douzaine de Gremlins affamés.
Le film démarre donc sur cette opposition mère-fille avec, pas vraiment entre les deux, le père, complice de Merida, qui a néanmoins trop les chocottes face à sa femme pour lui tenir tête. Et puis il y a trois marmots (les frères cadets, triplés, de l'héroïne) qui... bah, qui ne servent pas à grand-chose en fait. D'ailleurs, ils ne parlent même pas de tout le film : ils se contentent de boulotter des gâteaux et de voler une clé. Et avec tout ça, je m'égare.
Rebelle traite du différent qui existe entre Merida (la fille) et Eléonore (la mère) qui sont incapables de dialoguer tranquillement pour mettre à plat leur vision de la vie. Le postulat de départ est pas mal mais il n'est pas exploité à fond et surtout, il retombe comme un soufflé à la conclusion du film pour parvenir à un final plein de guimauve. Après des années de bourrage de crâne, la mère retourne sa cape en deux temps, trois mouvements. Et puis la fille se confond en excuse les larmes aux yeux. Tout le monde est content. Fin.
En bref, ça manque un peu de sel tout ça. C'est très convenu, très classique alors que ça aurait pu (à mon humble avis) aisément sortir des sentiers battus. D'ailleurs, rien ne surprend vraiment dans ce film : le concours de tir à l'arc, le délai du gâteau, l'identité de Mor'du, etc. Rebelle est par conséquent destiné aux petits cervelles innocentes et non pour les cerveaux d'adultes. En atteste l'humour rase-bitume qui m'a à peine fait sourire.
On aboutit de fait, en toute logique, sur un 6 (et une critique qui a gagné le prix des parenthèses).
PS : on notera néanmoins l'absence de grand méchant et d'histoire d'amour.