Tarsem Signe (jeu de mots, tavu) un film un peu bizarre, le cul entre deux chaises du début à la fin et jusque dans son titre qui, dans sa version originale, n'arrive pas à choisir (Self/less) et dans la version traduite, emprunte à la limite du plagiat.
Partant d'une idée de science-fiction classique mais à peu près efficace (la survie après la mort, le transhumanisme), il tente de bâtir quelque chose autour du transfert d'identité d'un corps à un autre. L’immortalité est supposée ne plus être très loin et de ce point de vue, le démarrage est alléchant.
Avec les détails de ce pitch (que je ne révèlerai pas ici), impossible de mener à bien le concept et très vite c'est tout le film qui, de science-fiction, perd la science pour se contenter de la fiction.
Les ficelles sont grosses comme ta mère après les fêtes et on devine assez vite quels rouages de la machinerie vont se gripper, d'autant plus que l'intrigue démarre sur quelques incohérences étonnantes (le magnat milliardaire et visionnaire du bâtiment, le mec qui possède la moitié de la ville et dispose donc forcément de réseaux et d’une influence extraordinaires ignore totalement l'existence d'une entreprise qui propose un service très secret et disposant de moyens financiers et humains illimités, le genre de trucs qui passe easy inaperçu, ça va de soi).
Renaissances devient alors un actionner sans surprise et rempli de bons sentiments à chaque instant qui n'ennuie pas en dépit d'un déroulement parfois longuet.
Quelques trouvailles de mise en scène et une action très lisible le sauvent de la fange du genre et parviennent à accrocher le spectateur jusqu’au dénouement. Même si les retournements de situation sont aussi prévisibles que le degré de progrès social dans une déclaration de la manif pour tous.
On regrettera que le réalisateur n'ait pas eu les idées nécessaires ou les épaules pour mener à bien un projet de cette envergure.
La science-fiction demeure pour beaucoup un prétexte au spectacle, au futurisme et au luxe (en témoignent les montants évoqués pour le service que dispense l'entreprise secrète) et le profil du personnage incarné par Ben Kingsley au début du film). Du coup, c’est tout un genre qui en pâtit, gardant cette image de sujet réservé aux ados attardés, ou de rêverie stupide. Et ça fait un peu chier.