Soyons clair, je n’aurais jamais vu ce film si je ne m’étais pas retrouvé seul à l’Ibis porte d’Italie avec des chaines à gogo sur la télévision, mais pas un film non vu et potable à me mettre sous la rétine. Mais que veux-tu ? Je suis un éternel compatissant qui se dit que même si une bouse à l’odeur d’une bouse, la couleur d’une bouse et même le goût d’une bouse, c’est peut-être bien du Canada Dry. Mais Resident Evil : Afterlife c’est du Canada Dry de contrebande, frelaté du genre de celui qui te rend aveugle si tu dépasses la dose prescrite. C’est une saloperie de breuvage infâme qui a construit l’intégralité de sa communication sur la seule 3D résultat, regarde-la sur petit écran et il ne te reste que tes yeux pour pleurer.

Je n’ai vu aucun Resident Evil, c’était mon premier et autant le dire tout de suite : le dépucelage a été plus que douloureux, j’en ai encore le fondement qui me gratte à l’heure de taper ces quelques mots et forcément le doigt qui pue, mais surement pas autant que le film. Donc, c’est l’histoire d’une fille qui fuit les pas beaux zombies qui ont envahi la planète suite à l’expérience ratée d’une multinationale. Elle essaie, à grands coups de sauts stratosphériques, de bullets in the head, de sabres lasers même pas lasers, de rallier la terre promise, un bateau sécurisé puisque les zombies ne savent pas nager. Pas de bol (pas comme sa coupe de cheveux), sur le bateau l’attend une surprise de taille, tous ses potes qui se sont réunis pour lui fêter son anniversaire avec chippendale et gâteau à la crème…non c’est pas vrai, mais le film aurait eu plus d’intérêt avec ça.

Stallone, Schwarznegger et tous les autres peuvent retourner à leurs leçons et s’incliner devant Mila Multipass Jovovich qui dézingue du zombie au même débit que Morano ses inepties sur la société française. Elle tue, fusille, rétame, tranche, coupe, mixe, hache, transperce tout ce qui bouge ou ne bouge pas d’ailleurs, transformant le film de zombies en boucherie industrielle qui serait en capacité de fournir Rungis dès demain matin. La nausée guette très vite, dès les premières minutes les rafales de fusil-mitrailleur donnent un mal de crâne pas possible et on se demande si on va avoir droit à autre chose comme plat de consistance. On est vite déçu, ce film n’est qu’une inter-minable fusillade sans queue ni tête qui semble, chose incroyable, avoir trouvé un public puisque le sixième tome des aventures de Mila est sur le point de sortir.

Sur la forme c’est d’une laideur sans limites, les effets spéciaux et le choix des couleurs ramènent pratiquement le film à la hauteur visuelle d’une présentation powerpoint. On est pourtant plusieurs années après le Titanic de Cameron est on pourrait imaginer que les effets spéciaux sont désormais de qualité même si on est fauché ou mauvais. Anderson doit être à la fois très fauché et très mauvais, parce-que son film sent le hard discount à des kilomètres, de ces films qu’on fait avec un effectif minimum est sans qualification. Dans le genre peu qualifiée, Mila Jovovich est plutôt… qualifiée justement. Elle est de réputation une actrice médiocre, un peu le côté féminin de Keanu Reeves, une expression au compteur et donc un type de film dans sa palette.

Le résultat de tout ça est un salmigondis gastro-entérique d’images laides aux couleurs criardes et dégoulinantes, de jeux d’acteurs stéréotypés au parapluie coincé dans le cul, d’histoire étalée sur une longueur infinie et sans plus de consistance que le résultat justement d’une gastro et d’une musique basée sur un seul accord ramenant le Howard Shore du Hobbit au rang de Mozart de la musique de film. Bon finalement, heureusement qu’il m’arrive parfois de me retrouver paumé tout seul sur Paris, dans le cas contraire, je me priverais d’expériences enrichissantes qui me permettent de dire : « Moi aussi, je l’ai vu ! »
Jambalaya
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le 17 janv. 2014

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Jambalaya

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