"Rocky", on connaît tous, mais on n'a pas forcément tous vu. Le film se voit dépassé par sa réputation de film de boxe, on s'imagine donc tous savoir de quoi ça parle, et les hommages que d'autres réal font au travers de leurs films sont tellement éloquents qu'on a encore plus l'impression de l'avoir vu.


Pourtant, "Rocky" surprend.


Même lorsqu'un ami te dit à l'avance : tu verras c'est pas un film de boxe comme on s'y attend.


"Rocky", c'est avant tout l'histoire d'un rêve. Comme l'explique si bien Stallone, à l'époque, l'anti-héros était de mise, alors composer un anti-anti-héros, c'est presque être marginal. Car "Rocky" redonne un peu foi au rêve américain, mais avec lucidité. Le loser montre qu'il n'est pas un loser mais ne devient pas forcément le grand winner (je crois que les suites sont là pour ça). "Rocky", c'est l'histoire d'un gars qui essaie de survivre, qui a abandonné ses rêves mais qui voit ces rêves revenir au galop. "Rocky", c'est aussi une histoire d'amour. Je connaissais bien la punchline "Adriaaaaan", j'étais au courant de cette romance, mais je ne la savais pas aussi touchante.


Pour moi, les défauts de "Rocky" se situent dans la structure, comme quoi les bonnes idées et l'audace ne suffisent pas toujours. Ainsi, le film commence très lentement, on ne sait pas trop où on va. Et puis ce discours social sans réel conflit lorgne dangereusement sur le misérabilisme (on est si malheureux et y a pas vraiment de sortie de secours !). Une fois l'objectif défini, ça s'emballe et ça gagne en qualité. Il reste aussi la partie entraînement qui aurait pu être un peu plus développée. D'un côté montrer l'homme qui part de rien et qui va tout faire pour se préparer, de l'autre on a le gagnant qui ne fout rien. Ces deux aspects, on les comprend, mais je pense que ça aurait pu aller plus loin. Surtout en ce qui concerne l'arrogance d'Apollo.


La mise en scène est très différente de ce à quoi je m'attendais. Une esthétique crade, minimaliste, posé. En plus, le film est connu pour comporter une des premières séquences avec un steadicam (troisième film après "Bound for glory" et "Marathon Man" d'après IMDb) alors je m'attendais à bien plus de mouvements. Stallone, se montre très convainquant, en plus il n'a pas encore la gueule cassée à l'époque. Les autres acteurs s'en sortent très bien aussi. C'est pas plus mal que le film n'ait eu qu'un si petit budget car on évite la surenchère, ce qui sied mieux, forcément au sujet.


Outre le film, j'ai apprécié les commentaires de Stallone. L'acteur est lucide quant à sa carrière (il déclare avec un sourire que depuis ce film, sa carrière n'a fait que chuter (c'était avant qu'il ne lance les Expandables et puis même, je pense qu'il doit être conscient que cette nouvelle saga ne restera pas dans les mémoires de la même façon que Rocky ou Rambo l'a fait) ).


Bref, "Rocky" est un bon film, complètement différent de l'image que j'en avais.


Bonus : http://image.noelshack.com/fichiers/2015/17/1429605772-rocky.jpg

Fatpooper
7
Écrit par

Créée

le 19 juil. 2014

Critique lue 593 fois

13 j'aime

6 commentaires

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 593 fois

13
6

D'autres avis sur Rocky

Rocky
Before-Sunrise
8

Quand on veut on peut

A mon grand étonnement, j’ai beaucoup aimé Rocky. Je l’ai trouvé fort, beau et simple. C’était un culte à côté duquel j’étais toujours passée, avec l’impression de ne pas louper grand-chose. Après...

le 23 janv. 2013

114 j'aime

22

Rocky
Star-Lord09
8

L'homme de la rue

Les anciens vous le diront, le Nouvel Hollywood aura toujours cet avantage de marquer son époque plus que toute autre décennie. L'authenticité d'un cinéma qui sent sous les bras qui creuse les...

le 12 janv. 2019

80 j'aime

26

Rocky
Sergent_Pepper
7

Find the gap

Il est toujours assez surprenant de s’attaquer à un mythe sur le tard. On a beau l’avoir évité depuis des décennies, ses effluves l’ont accompagné, et son culte a laissé de lui des traces un peu...

le 10 août 2016

72 j'aime

7

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55