On avait un peu perdu Oliver Stone en cours de route ces dernières années. Le réalisateur de Tueurs nés nous avait habitué au pire avec W. ou Alexandre. Savages relève le niveau, grâce à une réalisation inspirée, des seconds rôles percutants et une Blake Lively sexy en diable, et marque le retour aux affaires du cinéaste.

Chon (Taylor Kitsch) et Ben (Aaron Johnson) sont à la tête d'une entreprise florissante. Leur cannabis, réputé comme le meilleur du monde, se vend comme des petits pains dans toute la Californie. Comble du bonheur, les deux amis se partagent la belle O (Blake Lively). Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Afin de les obliger à coopérer, Elena (Salma Hayek), chef d'un cartel mexicain, ordonne à ses sbires de kidnapper la jolie blonde...

Non dépourvus de défauts, Savages s'avère tout de même être le meilleur film d'Oliver Stone depuis L'Enfer du dimanche. Fini les conquérants peroxydés, les traders gominés ou les présidents imbéciles, le metteur en scène s'attaque au monde de la drogue avec une ironie féroce. Ce n'est pas le scénario très convenu, et truffé de longueurs, sur les méthodes des cartels qui fascine, mais plus cet humour noir distillé par des seconds rôles venus d'une autre planète. On se régale des apparitions de Benecio del Toro, caricatural à souhait, en homme de main déjanté ou de Salma Hayek en reine de la drogue prônant la main de fer dans un gant de velours.


Mélange de violence et d'érotisme, Savages ne serait pas grand chose sans la présence de la plantureuse Blake Lively. On sent bien que Oliver Stone a pris un plaisir certain à filmer l'actrice sur toutes ses coutures. En noir et blanc ou en couleurs, elle irradie la toile de sa beauté et livre une prestation de haute tenue. On ne peut pas en dire autant de Taylor Kitsch qui se cantonne tout du long à une seule expression faciale.

Le cinéaste signe une réalisation rythmée et inventive, rappelant un peu la mise en scène de Tueurs nés. Oliver Stone opère des variations plastiques des plans (passage au noir et blanc, utilisation de filtres...) esthétisant ainsi les horreurs projetées sur l'écran, tout cela agencé par un montage nerveux. On peut tout de même reprocher au réalisateur de céder à la facilité en gratifiant le spectateur de deux fins, l'une romancée et l'autre plus réelle.

Malgré un contenu anodin et quelques longueurs, Savages est un cran au-dessus des dernières œuvres d'Oliver Stone. Porté par des seconds rôles épatants et la grâce de Blake Lively, le film annonce que du positif pour les prochains projets du réalisateur.
claudie_faucand
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le 26 sept. 2012

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