Savages commence comme l'hécatombe de l'année.
Des images en noir et blanc, tout droit sorties d'une pub Dolce & Gabana qu'on retrouverait sur Viméo, avec Gossip Girl qui commence une des pires voix off de ces vingt dernières années. Et vas y que je t'annonce les noms de TOUT les personnages qui passent à l'écran. On dirait presque Amélie Poulain ou l'autre pouf nous fait la promotion de la Californie comme "best country in the world" et qui en plus nous donne des répliques desastreuses ("Wargams", non mais sans déconner...). Le tout sur des scènes de soft porn qu'on aurait pu retrouver sur TMC et un cartel de la drogue qui envoie des vidéos ou des mecs se font trancher la tête pour après, devenir "associés".
Oui on vous le jure, on veut juste être associés, on vous menace pas avec cette vidéo non non...
Après tout on vous l'envoie dans un mail coloré rempli de smileys.
Une fois qu'on a survécu à cette introduction atroce, une fois que l'intrigue se met en place, les choses vont beaucoup mieux. Déjà parce qu'on a un peu plus droit a Taylor Kitsch et Aaron Johnson, qui livrent tout deux des perfomances ahurissantes et une symbiose à l'écran stupéfiante. On se rend compte aussi qu'Oliver Stone a compris que le montage ultra cut fallait foutre ca à la poubelle et donne des scènes d'action limpides.
Surtout, le propos s'avère surprenant, Stone cesse de caresser dans le sens du poil la génération MTV et fait un portrait de la jeunesse californienne au vitriol à travers le personnage de Blake Lively dont la première demande étant captive... est d'accéder à internet. On a droit a quelques comportements paradoxals comme la réaction de Salma Hayek dans le dernier acte, mais ca reste digerable.
Puis quand survient la fin tout tombe a plat.
On a droit à une conclusion d'une intelligence inversement proportionnelle au milieu du film.
Non seulement content de nous coller une scène en trop, sans aucune foutue justification, il s'afflige d'une mentalité digne du roman pastoral qui nous acheve de nous demander si en cours de route, Stone a pas croisé un prestidigitateur qui lui fait le tour de "Vous voyez vos testicules ? HOP ! Disparus !".
Du coup on se demande en sortant de la salle ce qu'il faudra retenir du film: le message d'un vieux sage invitant les djeunz à s'ouvrir au monde ou le film d'un vieux gateux qui conte désormais aussi bien une histoire que Joe Pesci sait jouer au Basket.
HugoShapiro
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le 26 sept. 2012

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