Quel film! La mise en scène est juste parfaite . C'est le paroxysme de la mise en scène parce qu'elle dit avec les images, ce qui est dit avec le scénario. Ce décalage entre le héros et le monde est montré par ce focus sur le héros qui rend le paysage irréel. Le montage rapide, de gros plans montre sa folie, la façon dont son cerveau passe d'une chose à l'autre. La voix off omniprésente nous enferme dans la tête du tueur. On voit vraiment le monde par ses yeux. Kargl est un génie grâce à ça.
Et quels acteurs. C'est vraiment impressionnant.
SPOILERS
Et puis ces monologues mentaux pour se justifier pendant les meurtres sont très bien trouvés. Cette voix calme contraste avec la violence qui nous est montrée crue. On est dans cette schizophrénie avec le décalage entre 2 états. C'est tellement bien rendu. Et je ne trouve pas que ce soit de la psychanalyse de comptoir parce que c'est lui qui tente plus ou moins de se justifier et sort les explications standards qui sont toujours plus ou moins vraies.
Après les meurtres le film se fait plus lent, comme s'il cherchait son rythme. Peut-être un petit point faible mais en même temps c'est logique puisque le tueur est contenté. Le film alors alterne plus entre les scènes dans sa tête et les scènes plus objectives. Notamment cette dernière où la caméra tourne autour de la voiture avant de s'élever. La caméra veut quitter le corps de ce démon comme nous le quittons nous aussi. Un peu choqués, chamboulés. Mais ayant vécu une grande expérience de cinéma
SansEchafaudage
9
Écrit par

Créée

le 29 sept. 2012

Critique lue 591 fois

4 j'aime

SansEchafaudage

Écrit par

Critique lue 591 fois

4

D'autres avis sur Schizophrenia

Schizophrenia
real_folk_blues
8

Ce réal qui leurre...

Sur le papier, Schizophrenia avait tout pour sentir la bobine casse gueule : son sujet, une voix off, son affiche, la traduction de son titre en français ; et surtout une réputation de film...

le 3 mai 2013

52 j'aime

11

Schizophrenia
Sergent_Pepper
8

Eighties minutes inside

On a beau tenter de dépasser les clichés lorsqu’on se retrouve face à des œuvres d’art, on ne peut s’empêcher, face à Angst, de conclure qu’il n’y a vraiment que les autrichiens pour nous proposer de...

le 6 nov. 2017

45 j'aime

8

Schizophrenia
Deleuze
8

Extravagante démence

Schizophrenia, autrement dit jusqu’où la perversion de l’homme peut-elle aller ? Doté d’une narration extrêmement efficace, à tel point que le personnage principal n’aura pas besoin d’ouvrir la...

le 26 mai 2013

36 j'aime

Du même critique

Samsara
SansEchafaudage
4

Tourisme

Vu au cinéma. Je pensais que j’allais être totalement en transe. Sur mon « petit » écran d’ordinateur j’étais déjà ébahi par Kooyanisqatsi (que j’abrégerais par la suite en « K. » ). Un film du même...

le 8 sept. 2012

18 j'aime

4

The Room
SansEchafaudage
1

Le mépris II, le retour!

The room est un film sur la non-communication. Nous remarquerons tout d’abord l’accent étrange du démiurge Tommy Wiseau. Aucune communication n’est possible. Le jeu d’acteurs totalement à la ramasse...

le 23 sept. 2012

9 j'aime

On achève bien les chevaux
SansEchafaudage
1

Critique de On achève bien les chevaux par SansEchafaudage

Je vais vous dire: j'ai plutôt aimé ce film. Et pourtant je ne devrais pas, j'ai honte. Tout simplement parce que l'intention est encore plus détestable que les marathons de danse fait durant la...

le 18 févr. 2012

9 j'aime

11