En général, les films d'Edgar Wright sont largement surestimés mais, même si il n'y a pas de quoi s'exciter, on passe toujours un bon moment. Pas cette fois-ci.
Non, cette fois-ci son travail ressemble plus à une vaste fumisterie.
L'idée géniale qui lui vaut des avalanches de bonnes notes, c'est d'être un « film pour geeks ». Mais oui, c'est fou, il te parle à toi le geek. Quelle originalité, j'applaudis des deux fesses.

Mais d'abord, c'est quoi un geek?

Selon Dictionnary.com, un geek c'est :
1. a computer expert or enthusiast (a term of pride as self-reference, but often considered offensive when used by outsiders.)
2. a peculiar or otherwise dislikable person, especially one who is perceived to be overly intellectual.

Et selon mon dictionnaire FR-EN Robert et Collins, il s'agît en fait :
[gi:k] noun US : débile

Les avis sont partagés !


En fait un geek c'est un type intelligent, relativement obsessionnel, qui fait rire ses amis geeks en essayant de programmer une boucle sous DOS. Ou plutôt, c'était.
Maintenant, c'est un type cool avec un Goomba 8bits sur son T-shirt et l'application Facebook sur son Iphone.
Et c'est à ce nouvel individu que l'on s'adresse, car un rien l'amuse, le con, le logo Universal en pixel art, par exemple, et le thème de la fontaine des fées dans les toilettes, alors là, c'est LA claque. On est loin de Tron ou War Games qui, pour le coup, peuvent être qualifiés de films pour geeks.

Dans le but avoué de faire du clientélisme et de récolter quelques appréciations, je vais ici mettre un lien à même de rallier à ma cause une tournée de ces nouveaux geeks:
http://media.moddb.com/cache/images/groups/1/3/2392/thumb_620x2000/1-8BitCat.jpg
C'est un chat 8bits trop lulz.

Bien, revenons à Scott Pilgrim à présent, c'est l'histoire d'un type insignifiant campé par un acteur fort mauvais, une véritable tête à claques, il lui arrive des trucs fous comme, heu..., avoir un colloc' gay pour faire des blagues, ou draguer une nana à cheveux bleus/roses pour la ramoner (ramoner/Ramona, TROLOLOL, humour geek). Il se bat contre des méchants qu'on oublie ¼ de seconde après qu'ils aient quitté l'écran et il y a écrit pif, paf, boum quand il leurs met des tartes. A la fin il affronte Jean Dujardin dans 99FF avec des épées en feu, ça m'a rappelé Gamer avec Arielle Dombasle. Les scènes de combats sont affligeantes (la baston de musique, sérieusement...), l'humour vole en rase-motte (cmb, humour geek).
Je suis persuadé que ce n'était pas l'intention d'Edgar Wright, mais ce film prend clairement les personnes ciblées pour des gros débiles riants grassement à la moindre blague, criants au génie à tout bout de champ et s'extasiants dès qu'on leurs jette à la tronche une référence « geek » bien épaisse, pour que personne ne la rate. L'ensemble est à peu près aussi subtil qu'un sketch de Vincent Lagaf'.

Aux dernières nouvelles, Scott Pilgrim a fait un bide intersidéral au box office, ce qui est parfaitement logique et même appréciable. Non parce que c'est bien gentil tout ça, mais on commence par acclamer un film qui enquille des références n'importe comment et on finit par se retrouver avec des pelletées de bousins « trop geek, tu vois » sur les programmes cinéma. Personne ne souhaite vraiment ça, n'est-ce pas?
Tanaziof
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le 8 févr. 2011

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Tanaziof

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