Serpico !!!! Alala, ce nom me fait toujours écho dans ma caboche avec une serpillière, comment tu veux que je prenne au sérieux le personnage. Bon, je sais c’est tiré d’une histoire vraie, et que le gars s’appelait vraiment Serpico. À l’école en Amérique il n’a pas dû en prendre plein la tête, mais en France avec les petits diables qu’on se trimbale, il aurait tellement pris chère, qu’il serait devenu Comique.
Ceci n’est qu’un détail, j’asticote pour rien.
A part le nom pourri que le personnage se coltine, le film fait par d’une chose très intéressante, d’un paradoxe limite social qui est mis en scène tout au long du film. Il rayonne aussi de la notion de Normalité. Avant de m’attaquer à la description de ce concept parlons vite fait du personnage et de son histoire.
On a donc Serpico ( voir les moqueries dessus plus haut), un jeune flic tout à fait honnête, qui a un sens de la morale, de l’honneur et de la loi correct, même sain oserons dire. Ce mec là, ce qui veut c’est être inspecteur, c’est un carriériste, mais avant mon petit gars va falloir que tu te coltines les postes qui le précède, gardien de la paix, patrouilleur etc… Et il passe toutes les étapes avec succès. Tout en se rendant compte que certains de ces collègues ne sont pas si proches de la loi que lui, ils frôlent même l’illégalité. Après, une mutation demandée dans un secteur craignos. Il voit tout autour de lui que la Police de New York est bouffée par une Vermine qu’on appelle Pot de vin, accompagné de ses meilleures copines, le Chantage et le Racket.
Écœuré par ces pratiques, notre personnage va partir à la chasse de cette illégalité, tout en laissant un peu de sa personne. Il devient une sorte d’agent double dans ce milieu avec l’aide d’autorités supérieures de la police qui ne seront pas là comme il espérait. Surement car cela les arrange un peu. Il en profite surement de ce système sous-terrain.
Et nous voyons notre personnage plonger d’une Parano Psychotique destructrice.
C’est à ce moment que je vais décrire la notion de Normalité. Pourquoi en parler déjà ? Car Notre personnage qui est quelqu’un dit de normal face à la définition, en arrivant dans un milieu sociétal dans lequel les règles changent, il en devient un marginal. Il n’est plus dans la normalité de cette Environnement.
Être Normal est une notion très lié aux pratiques culturelles, être conforme aux règles implicites et explicites imposées par un groupe d’individus vivant dans un même endroit. C’est une notion d’un endroit à l’autre qui peut être subjectif, ce que le film met en lumière par le biais du personnage qui tombe dans cette marginalité, suivi par son accoutrement qui le souligne bien.
Pour être normal dans un groupe sociétal, il nous faut trois ingrédients :
- Ne pas avoir d’handicap qui nous empêche de faire des choses, d’être en d’autre terme autonome.
- Ne pas avoir de comportement dérangeant le plus grand nombre ou s’éloignant des normes conventionnelles en vigueur, en gros ne pas être bizarre.
- Ne pas être en détresse, se sentir bien. Ne pas avoir d’inconfort.
Donc si vous avez les trios gagnants, vous êtes anormale. Félicitation. Ce que notre personnage cumule. Alors, là, vous me dite « Mais mon petit gars, il n’est pas handicapé. », il n’y pas besoin que le handicap soit physique, dans le film son handicap est plus psychique et émotionnelle. Avec ce qu’il endure, il est incapable de gérer une relation amoureuse correctement avec sa copine. Il est tellement désœuvré qu’il en devient dangereux. Toujours sur ces gardes, à cran. Il en devient psychotique, et ça c’est un vrai handicap.
On voit donc l’évolution même physique de ce personnage devenant marginale dans un environnement qu’il rejette, dans lequel il ne s’intègre pas.
Il est anormal de ce milieu de ripoux. Pour vous dire, la taille du délire.
En voulant faire le bien, cette idée de bien, le détruit et réduit à néant ses relations personnelles.
Donc faire le « bien » est mauvais pour la santé. C’est un message très important je trouve. Car faire le bien c’est aussi très subjectif. Prenons les Ripoux, ils sont aux yeux de la loi des salops de profiteurs, mais à leur yeux il est normal de profiter de cela vu le travail qu’ils font et ils se font donc du « bien » dans le matériel et tous le bordel.
Chaque partie aspire aux biens, mais d’une façon très différente. Chez les ripoux c’est un bien matériel et égoïste, et chez le personnage c’est un bien de valeur et de moral misent en place par la loi.
En résumé, c’est un très bon film. Je ne vais pas vous l’apprendre. Al fait un boulot de malade pour qu’on y croie. Le Réal fait des choix de prise de vue très pertinentes. Je ne vais pas m’étendre dessus car sinon ma critique serait un ouvrage de 50 pages, et cela n’était pas mon but dans cette critique.