En 1980, soit cinq ans après « Barry Lyndon », Stanley Kubrick s’attaque au film d’horreur.
Pour ce faire, il choisit d’adapter un roman d’un maître du genre Stephen king en l’occurence.
Shining raconte l’histoire de Jack Torrance un écrivain en manque d’inspiration qui accepte un poste de gardien (pendant la période de fermeture) de l’hôtel Overlook perdu dans les rocheuses.
Lors de l’entretien d’embauche, le directeur de l’hôtel met en garde Jack contre les effets de la solitude, coupé du monde extérieur, pendant les longs mois d’hiver. Il lui révèle aussi que le précédent gardien est devenu fou et qu’il a tué sa femme et ses petites filles avec une hache.
"Chérie ! Je suis rentré"
« Chérie ! Je suis rentré »
Malgré ces mises en garde, jack, sa femme et son fils Danny s’installe à l’hôtel….
Même s’il s’appuie sur le roman de King, Kubrick se rapproprie totalement l’oeuvre et nous offre sa propre vision de l’horreur.
Ici, la peur ne naît pas forcément d’images chocs ni de l’horreur proprement dite, mais plutôt d’une ambiance froide et morbide. La bande son en particulier (prodigieuse comme toujours chez le cinéaste) distille une angoisse de plus en plus prenante.
Kubrick joue aussi admirablement des décors de l’hôtel : Immensité des diverses salles, symétrie des couloirs interminables … L’image du labyrinthe et son symbolisme est aussi très bien utilisée surtout avec ce plan remarquable où Jack, le regard halluciné, se penche sur la maquette du labyrinthe et que se superpose à celle-ci le véritable labyrinthe de verdure à l’extérieur où Danni et sa mère se promènent.
Les scènes où des flots de sang jaillissent des portes d’un ascenseur ou celle où Jack défonce une porte avec une hache sont gravées dans la mémoire des cinéphiles du monde entier.
A noter également que pour donner une plus grande fluidité à certaines scènes, Stanley Kubrick a été le premier des cinéastes à utiliser la « steadicam ». Du coup, la caméra semble voler de pièce en pièce en particulier lorsqu’elle suit les déambulations de Danny circulant sur son tricycle dans les couloirs de l’hôtel.
Le dernier plan du film quant à lui est tout aussi mystérieux et hermétique que celui de « 2001″.
Et voilà comment un cinéaste de génie, au sommet de son art, signe une oeuvre envoûtante et profondément dérangeante.
A voir ou à revoir d’urgence !