Un Ogre fort satisfaisant...

Compte tenu d’un précédent film pour le moins désappointant, l’hypothétique dernier volet de la franchise Shrek me faisant craindre le pire : à trop tirer sur la corde, la saga si fantastique à ses débuts allait-elle connaitre une fin passable, si ce n’est décevante ?

Eh bien non, il n’en fut rien, l’intitulé Il était une fin m’ayant agréablement surpris tant dans son propos que vis-à-vis de ses prédécesseurs ; sur ce point bien qu’il n’égale pas les géniaux premier et second opus, il est parvenu à renouveler intelligemment un univers sans trop en faire, et il va sans dire qu’il surpasse sans peine aucune le tire-au-flanc de la tétralogie : Shrek le Troisième.

Il n’est donc pas question ici de carence imaginative, le long-métrage nous proposant une intrigue pour le moins mouvementée, et dont l’univers toujours aussi déjanté se voit étoffé de nouvelles composantes efficaces.

Au rang des points probants on peut donc citer la présence d’un nouveau méchant, certes classique au possible et dont l’introduction s’apparente plus à une grosse ficelle qu’un coup de génie, mais toutefois utilisé intelligemment : cet élément perturbateur en puissance permet la mise en place d’une trame simple comme entraînante, mais aussi de proposer un contenu inédit remettant sur le devant de la scène le couple Shrek/Fiona.

En ce sens on retrouve là un peu de l’excellent premier film, Il était une fin parvenant à rendre la paire ogresque de nouveau touchante dans son traitement ; par ailleurs, le nouvel approfondissement du personnage central qu’est Shrek fait cette fois-ci mouche, tant l’on s’attache un peu plus à ce dernier.

Enfin, qui dit Shrek dit visuel réussi (c’est le cas), mais aussi (et surtout) humour acide ; et l’on a beau ne pas atteindre les sommets de drôlerie proposés par le second opus, le fait d’auto-parodier des personnages-clés ou secondaires est d’une efficience indéniable, le Chat Potelé et consort fournissant alors quelques gags amusants, si ce n’est plus.

En résumé, et à l’image d’un superbe dénouement tout en émotion, Shrek 4 est un volet des plus honorables : tout en assurant le divertissement, il aura su rattraper avec brio les errements du précédent opus, et proposer un semblant de conclusion des plus plaisants à la saga ogresque, véritable bijou de chez DreamWorks Animation.

En l’état j’espère donc qu’il n’y aura pas de cinquième volet, de peur d’être une nouvelle fois déçu… mais qui sait ?