Un Ogre fort désappointant...
Si l’on peut dire que DreamWorks Animation avait eu le flair d’exploiter le phénomène Shrek dans un jubilatoire second opus, il n’en va pas de même concernant l’avant-dernier de la tétralogie, si ce n’est en terme de rentabilité… car si le succès commercial fut une nouvelle fois au rendez-vous, c’est bel et bien qualitativement parlant que Shrek le Troisième déçoit vis-à-vis de ses deux excellents aînés, tant celui-ci ne renouvelle aucunement la franchise ogresque ; pire, il m’aura donné l’impression de faire preuve d’une paresse étonnante, preuve que l’imagination débridée de chez DW peut elle-même s’étioler.
On tient donc là un long-métrage d’animation souffrant d’une comparaison inévitable, pourtant correct en lui-même : aucun reproche ou presque visuellement, on se replonge avec plaisir au sein d’un univers haut en couleur et parsemé de quelques bons gags assurant le divertissement.
Et puis… rien, ou peu tout du moins, à commencer par une intrigue trop peu passionnante dans son ensemble : recyclage de grand méchant (Charmant), absence de nouveaux protagonistes véritablement marquants (comme avait pu l’être le si efficace Chat Potté en épaulant l’Âne), tandis que les secondaires (Team Princess, Merlin, Crochet and cie) déçoivent de par leurs utilisation et humours respectifs.
Cette nouvelle quête de Shrek ne convainc donc qu’à moitié, voire moins, et l’on peine grandement à s’attacher au fadasse Arthur Pendragon (ou Artie pour les intimes) ; par ailleurs, la part de trame accordée aux tracas et angoisses d’un futur papa manque le coche, car aussi peu fantaisiste que subtile, aussi un ennui latent s’instaure peu à peu au fil d’un récit peinant à trouver ses marques.
Vous l’aurez donc compris : Shrek le Troisième se devait de poursuivre une saga placée sous le signe de l’originalité et de l’humour acide, mais l’on manque de tomber de haut devant ce divertissement alignant facilité sur facilité.
Un flagrant délit de fainéantise en somme, compte tenu du passif de plus emblématique des ogres… il ne reste plus qu’à espérer que le quatrième et dernier volet corrige le tir.