Connaissez-vous un patient nommé Andrew Laeddis ?

Pourquoi ce cher Shutter island est-il donc mon film préféré ?


Tout simplement car c'est la première fois, (ou du moins la première fois avec autant d'intensité), que je m'identifie autant au protagoniste. A tel point qu'à la fin du premier visionnage, je me suis sentie autant manipulée que lui à la fin du film et j'ai d'ailleurs vraiment eu du mal à accepter cette fin que Marty nous offrait (à noter que j'avais 14 ans la première fois que je l'ai vu). Je pensais clairement que c'était un film sur la manipulation, alors que c'est tout simplement un film manipulateur. D'ailleurs durant les 10 dernières minutes du film, on sort complètement de la tête du personnage et on le voit à travers le regard des autres personnages, et bien ce moment m'a mis mal à l'aise après deux heures dans la tête de ce cher Teddy. Bien sûr dès le deuxième visionnage on observe tout un tas d'indices que d'ailleurs nous découvrons à chaque nouveau visionnage, et c'est d'ailleurs ce qui fait la richesse de ce film. Cette parfaite identification et donc manipulation du spectateur s'est donc fait notamment grâce aux choix de ce bon vieux Scorsese et principalement grâce à l'écriture des personnages qui est selon moi d'une perfection rarement vue au cinéma, complétés par des jeux d'acteurs complètement ambiguës tout au long du film et qui laissent donc place aux deux possibilités. Celui d'ailleurs qui m'a le plus marqué par rapport à cet ambiguité est le personnage de Ben Kingsley, que l'on n'arrive pas à cerner tout au long du film, et encore moins pour moi à la fin du premier visionnage. Dicaprio nous sort ici pour moi un de ses meilleurs rôles, complètement habité par son personnage, il nous amène avec lui dans ses souvenirs les plus amères. Pour moi, ce film est clairement le meilleur du genre, j'ai vraiment du mal identifier ses défauts qui ont pourtant été mis en avant de nombreuses fois. Je ne suis jamais autant rentrée dans une intrigue en étant complètement prête à recevoir n'importe quelle fin, sauf celle qu'on nous offre. Et bien sûr pour la plus grande collaboration que le XXIè siècle ait connu : Scorsese-Dicaprio !

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le 2 avr. 2015

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