Au milieu des années 2000 les adaptations de comics au cinéma étaient rarement synonyme de bon film, en témoignent Blade Trinity et Catwoman. Il y a eu malgré tout quelques belles surprises, comme par exemple X-Men 3 ou bien Sin City.
La première chose qui frappe c'est l’esthétique de l'oeuvre. Le choix du noir et blanc rappelle les films noirs des années 50, et la colorisation de certains détails permet de les accentuer (le sang, les yeux d'un personnage...). Des éléments visuels des dessins originaux sont conservés, je pense aux reflets des lunettes du personnage d'Elijah Wood en particulier. Tout cela accentue l'effet semi-réel de la ville ainsi que son ambiance sale, violente et profondément corrompue. Au final, on se retrouve avec un hybride entre un film en prises de vue réelles et un film d'animation. Les effets visuels sont donc la grande réussite du film.
Le scénario est divisé en trois histoires indépendantes mais reliées entre elles par quelques éléments. Elles sont tout ce qu'il y a de plus classique, mélangeant toutefois habilement les clichés du genre (vengeance, femme fatale, milieu carcéral) de manière à ne pas être agaçant.
La violence est l'un des deux points faibles du film. Si elle est pleinement justifiée par l'univers de Sin City, elle va loin dans le sale (le tueur de Goldie) et possède un côté exagéré, voire grand guignolesque, qui n'a pas grand chose à faire ici. L'autre défaut est la musique, qui pour le coup n'a rien de notable et est désespérément plate tout le long du film.
Sin City tutoie la perfection visuellement, en plus d'être un bel hommage aux film noir. Malgré les défauts cités, ce long métrage reste de qualité.