J'avais oublié le plaisir d'ajouter mon grain de sel dans le sac de 6kg marque Leader Price que sont les critiques d'un Blockbuster tout juste sorti dans les salles. Je pourrai insulter, me pâmer, écrire ma haine de certaines personnes de sens critique (Torpenn) ou bien pire, raconter mon sentiment concernant les fauteuils du théâtre en faisant référence à Fritz Lang dans la mise en scène parce que ce film a été tourné à Holywood.
Non, Skyfall! Du nom de la maison familial de James Bond. Skyfall n'aura jamais autant mérité la licence James Bond, le film est 100% James Bond possèdant tous les ingrédients, toutes les étapes nécessaires. Pour cela, je regrette de ne pas avoir lui la critique de Senscritch' qui m'apparait totalement pertinente. Qu'il m'excuse, si je réitère ce qu'il a précédemment écrit.
Pas de surprise dans ce film, sans dialogue, les images parlent d'elle mêmes, un James Bond dans son montage. Scène d'introduction, le héros meurt (Scène dans le train, pas nécessairement mais presque), il se fait capturer par son double maléfique (le vilain). Fin. Non c'était un piège, confrontation finale, et révélation douteuse sur l'humanité, l'actualité. Comme tout bon James Bond, on s'emmerde entre les scènes d'actions (c'était déjà le cas avec les anciens de Sir Connery)
James Bond à l'ancienne, c'est aussi des histoires de poules. Et autant dire que cet épisode ne joue pas sur la corde féministe car rarement les femmes auront été passives. La seule héroïne qui se confronte et aide le 007, aura le destin tragique de devenir une secrétaire. Quant à M., si Goldeneye avait opté pour une ménopausée capable de résister aux charmes de notre espion, Mendes lui a donné un instinct maternel. Retour aux années 50.
Plus encore que la question de genre, James Bond s'est surtout ce tourisme niaiseux qui figure tout les clichés véhiculés par le tourisme de masse, valise à la main et tongs aux pieds. En Turquie, il y a des Zouks, à Shanghai, des beaux buildings bien éclairés (qui font moderne) et Macao, des petites lanternes de partout. Je ne m'étendrais pas sur les vues en hélicoptère de Londres (gratuites au possible), le manoir dans la lande écossaise. Donc vous pouvez faire l'économie de billets d'avion, il suffit de prélever quelques images de ce film, incrustez vous via Photoshop et poster sur Facebook.
Trêve d'exemples, Skyfall n'est pas qu'un James Bond, il est aux James Bond ce que le sac de contrebande Louis Vuitton est à la marque Louis Vuitton. A force d'amplifier les signes, il ne devient qu'une caricature. La présence des dragons de Komodo ne trahit que le besoin de Mendes, d'ajouter une créature (à l'instar des requins, crocodiles). Ce besoin permanent de nous le présenter comme le vrai James Bond devient exaspérant jusqu'à la fin, bouquet final. La scène du porte-manteau. Référence ultime à Sean Connery et son lancer de chapeau, Daniel Craig, inexpressif, dépose sa fripe sur l'antique objet.
Étonnement si Daniel Craig aura apporté son masque de cire, le seul acteur à se débattre reste Bardem, dans un registre de Joker (le moins que l'on puisse dire). Avec une scène très amusante, il commence à caresser notre héro. Un méchant qui tombe sous le charme sensuel de James Bond, ça vaut bien un 6.