Attention, je vais gâcher l'intrigue !

C'est long, très très long, il ne se passe pas grand chose. Un coup c'est en noir & blanc, un coup en couleur, il ne se passe toujours rien. Machin parle, parle, parle. Machin est écrivain, il est L'écrivain, ivre donc alcoolique, tourmenté, forcement tourmenté puisqu'écrivain alcoolique. Le professeur est physicien, rationnel, préparé, droit, économe de ses mots. Et le Stalker est méfiant, prudent, directif, mais aussi craintif, un peu simplet pour ainsi dire.

Voilà comment se présente le début du film, 3 grosses caricatures qui seront quasiment les seuls personnages du film. Et ça soliloque à qui mieux mieux, parfois ça finit en dialogue ou en engueulade. On a bien le monologue intérieur du Stalker qui nous prévient qu'ils doivent souffrir pour mériter d'arriver à La Chambre, ce qu'on ne comprends pas encore c'est qu'il parle aussi du spectateur.

On a aussi droit à de long travelling en gros plan sur le sol d'une friche industrielle, c'est rempli de déchets, on admire les bulles et l'irisation de l'eau dû à la pollution. C'est censé signifier la zone, mais c'est juste chiant et laid. Hop de la brume sur les herbes hautes, hop le vent qui fait des vagues dans un marais. Voilà c'est la zone.

À aucun moment la zone n'est présente, sauf dans les avertissements, les plaintes, les menaces, les cris du Stalker. Il est là pour leurs faire croire à la zone, de faire milles détours pour les épuiser, un égout pluvial deviendra le hachoir, une menace terrible. On jettera un boulon par-ci par-là pour faire croire qu'il y a une menace inconnue juste devant, en vain.

Et arrivé devant La Chambre, le lieu qui exaucera les vœux, mais qui est réservé aux pénitents : la lutte. l'un veut la détruite, le Stalker s'y oppose parce qu'il n'y a rien d'autre dans sa vie, et le troisième renonce parce que... on en sait trop rien, on s'en fout.

Tout ce petit monde rentre au village, les deux caricatures d'intellectuels le scientifique et l'écrivain ayant échoués à l'épreuve de foi, restent la mollement la queue entre les jambes. Le Stalker rentre chez lui avec sa femme et sa fille (handicapée). Les deux dernières scènes achèvent la malhonnêteté du film, le plan sur la bibliothèque pour bien nous signifier que le Stalker est loin d'être un crétin, et la démonstration de sa fille même pas digne d'un tour de Garcimore qu'ils auraient du y croire. Que le spectateur aurait du y croire.

Oui, mais non. C'est juste un film malhonnête.
Akshell
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le 3 juin 2010

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Akshell

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