Voyage au bout de l'ennui
22h.
Je ne travaille pas demain, c'est l'occasion idéale pour enfin regarder ce film encensé par la critique dont tout le monde me parle depuis des années, le Stalker de Tarkovski.
Bouteille d'eau, couverture, portable fermé, je suis prêt à tenir 2h43, maigre tarif pour un chef d'oeuvre annoncé.
La très lente première demi heure vide de sens s'abat sournoisement devant mes yeux quand, enfin, les protagonistes entrent dans La Zone, le film commence me dis-je. S'en suivent 2 heures où on nous fait peur avec du vent dans des paysages où il ne se passe absolument rien, mais rien du tout, ponctué de ci de là par des dialogues philosophiques obscurs. Et lorsqu'à la fin l'on croit qu'il va enfin se passer quelque chose qui justifierai les 2 heures et demie de néant que l'on vient de subir, c'est une nouvelle fois avec du vide que le film se termine.
Mon sentiment après le visionnage de ce film est que le réalisateur a purement et simplement retranscrit un livre et toute ses lenteurs possibles et imaginables. C'est donc le premier et unique livre-film de l'histoire de l'humanité.
Au delà de messages politico-existentiels que peuvent distiller un film, le but de ce dernier n'est t'il pas avant tout de proposer un divertissement à l'audience? D'offrir un scénario, des personnages, des dialogues, des rebondissements, de l'action (avec parcimonie), bref, de l'intérêt? Peut-être ce film s'adresse t'il à des hautes sphères intellectuelles qui verront des messages cachés dans chaque brin d'herbe de La Zone et qui crieront au génie.
Pour moi, simple spectateur, le choix était simple. D'un coté, entrer dans le moule et dire que ce film relève du génie pour faire comme tout le monde (ou presque). De l'autre, exprimer mon amère déception.
Ces 2h43 de ma vie sont perdues à jamais.