Those WERE the droids you were looking for
Je m'attelle sûrement à la critique la plus difficile de toute ma carrière sur SensCritique, et ce avec une semaine de retard, puisque je comptais la faire le 4 mai (nul besoin de préciser, j'espère, de quel jour il s'agit pour une fan digne de ce nom).
Critiquer Star Wars correctement en tant que fangirl, c'est comme vaincre l'empire avec l'aide d'une bande de nounours : c'est très improbable.
Alors, qu'est-ce qui rend la trilogie meilleure que la prélogie ? Qu'est-ce qui motive notre besoin sans cesse renouvelé de se refaire un marathon des épisodes IV, V et VI ? Pourquoi survit-elle depuis aussi longtemps ?
Star Wars, c'est un univers, dans tous les sens du terme, tout est chiadé, travaillé par un passionné ; l'authenticité est beaucoup plus présente dans cet opus, malgré la vieillesse et le côté merveilleusement kitsch des effets spéciaux, que lorsque tout se déroule sur fond vert.
Oui, les combats sont moins dynamiques, mais la tension est bien plus palpable lors du duel Vader/Kenobi que, par exemple, Skywalker/Dooku pour n'en citer qu'un seul (ils sont légion)... ou tiens non, deux : je préfère cent fois le duel d'un nouvel espoir (enfin, de la "Guerre des Etoiles", à la base c'est son nom hein) que celui qu'Obiwan et Ani se livrent dans la Revanche des Sith.
Le film ne se prend pas plus au sérieux qu'il ne devrait, et c'est un pur bonheur : il faut voir Harrison Ford s'élancer dans un couloir de l'Etoile Noire ("RAAAAAAAHHHH !!") à la poursuite de stormtroopers pour ensuite revenir en courant d'autant plus vite tandis que des tirs de blasters retentissent de partout. Il faut se rappeler C3-PO et ses "Juste ciel !".
Rien que d'y penser, j'en ai la larme à l'oeil.
Les acteurs sont potables à défaut d'être magistraux ; Alec Guiness nous compose un Obi-Wan (Obi-Waaaan <3) parfait, genre le Jedi sage mais un peu barré par toutes ses années d'ermitage - faut le voir apparaître pour la première fois, bure de jedi ample sur le corps et capuche sur la tête, gesticulant des bras et faisant d'office fuir les hommes des sables d'un Luke Skywalker inanimé. A noter qu'Alec Guiness détestait son rôle, alors qu'il livre peut-être la meilleure performance !
("Thore aren't the droids you are looking for.")
Et puis Vader.
Vader.
Darth Vader, the badass Sith Lord de la saga Star Wars (à l'exception de Darth Revan).
Si Palpatine compose un personnage fascinant du fait qu'il contrôle tout et tout le monde dans l'ombre (il est sans doute l'un des seuls personnages relativement dignes d'intérêt dans la prélogie), Vader est doté d'un charisme fou, surpuissant, on ne voit que lui pendant ses scènes, qui plus est lorsque John Williams l'accompagne d'une fantastique et célébrissime Marche Impériale. Vader justifie la note de 9 à lui tout seul.
En dernier lieu, je kiffe Luke Skywalker. Ouais, il est naïf, bateau, héros classique et archi-revu du pauvre fermier qui devient un héros super badass du jour au lendemain, mais lui au moins ne va pas massacrer des gens à la pelle parce que son tonton et sa tata sont morts. Luke > Anakin (attention, j'ai dit Anakin. Pas Vader)
J'adore aussi Leia. Merde, cette fille a vu sa planète entière EXPLOSER sous ses yeux et elle ne se démonte pas pour autant. (coup de gueule sur cette scène : les traducteurs se sont plantés. Ils ont traduit "Dantooine" par "Tatooine". Les joueurs de KotOR comprendront peut-être mon indignation) Elle a perdu ses parents. Elle se bat contre une puissance intergalactique. Et ELLE ne crève pas bêtement dans une clinique ultra équipée tout ça parce qu'elle a "perdu la volonté de vivre". Ca, c'est une nana badass, Padmé !
J'adore aussi Han et les robots, mais cela va sans dire.
Un Nouvel Espoir, c'est le début d'une saga mythique : c'est aussi une bouffée de nostalgie, une myriade de répliques cultes ("I have a bad feeling about this..."), des personnages attachants, un humour omniprésent, du drame, des larmes, la Force, des sabres lasers, des droïdes paumés en plein désert.
9, parce qu'y a l'Empire contre-attaque.