À la question de savoir comment combiner comédie potache (à base de masturbation) et comédie familiale (à base de filiation), Ken Scott a trouvé la réponse en balançant la sauce... la paternité étant la conséquence directe de la branlette.
L'affaire n'était pas aisée. Le postulat de départ est drôle, les scènes qui l'illustrent également, mais le scénario n'ose que rarement franchir le cap du familialement correct, et flirte un peu trop avec les bons sentiments. Alors qu'on était en droit d'espérer une farce débridée, on se retrouve devant une comédie bien ficelée mais très propre sur elle.
L'ensemble est cependant très agréable. Cela est en grande partie dû à un très bon casting, Patrick Huard en tête, excellent en grand ado en mutation. Tout le monde l'adore et nous aussi. Citons également, Antoine Bertrand en avocat (et père) en quête de reconnaissance, ou Igor Ovadis en paternel protecteur.
La faiblesse du film tient principalement au traitement des "enfants" de Starbuck. Tous trop beaux (ou presque), trop représentatifs de toutes les diversités (un handicapé, une toxico, un bisexuel, un gothique, un noir, etc), trop identiques surtout dans leur recherche du géniteur perdu (réactions similaires, aucun rejet, même demande primaire d'affection). C'est dommage parce qu'il y avait là de quoi faire. Les enfants choisis, s'ils avaient été plus complexes, auraient apporté de la profondeur au film, et autant de directions à une comédie qui aurait gagné en diversité.
Au final, on retiendra une sympathique comédie devant laquelle on (sou)rit souvent mais qui ne marquera pas les esprits.