Starbuck
7.1
Starbuck

Film de Ken Scott (2011)

UN FILM TOUT CHOUPINOURS

Feel-good movie assumé, Starbuck est un petit concentré de bonheur familial qui donne le sourire sans tomber dans une dégoulinante niaiserie. Malgré quelques longueurs vers les 3/4 du film, il aborde avec humour le sujet des dérives en matière de don de sperme, faisant écho à un fait divers ayant défrayé la chronique en septembre 2011.

En effet, après quelques recherches, une américaine avait découvert que son enfant né grâce à un don de sperme avait 150 demi-frères et demi-soeurs. Le débat avait enflammé les Etats-Unis, sachant qu'il n'y a aucune limite au nombre d'enfants engendrés par un seul donneur dans ce pays (contrairement à la France où le maxmum est de 10 naissances et le tout extrêmement encadré juridiquement). Au Canada, comme aux Etats-Unis, les enfants nés ainsi peuvent connaître le "numéro de paternité" du donneur et se réunir en fratries sur Internet, par exemple.
Avec un sujet qui aurait pu facilement dériver vers le mélo ou les bons sentiments à outrance, Martin Petit et Ken Scott traitent le tout avec légèreté et intelligence.

VALEURS FAMILIALES A L'HONNEUR

Ne se focalisant pas seulement sur le personnage de Starbuck et sa relation aux "fameux 533″, le film dresse un portrait de la famille de David à de nombreux égards : entouré d'un père et de deux frères qui ne se privent pas de le martyriser gentiment de temps à autres, travaillant dans une entreprise familiale créée à la sueur de leurs fronts depuis leur immigration au Canada, il se retrouvera également confronté à la création d'une famille bien à lui et à sa propre filiation.

Cette filiation, cet héritage, qu'ils soient génétiques ou non, sont importants et récurrents. Son avocat et confident, également père de famille, offre un point de vue... particulier sur la question. Parmi tous ces protagonistes, l'on note que la question est centrée exclusivement sur un point de vue masculin.
Davis découvre le bonheur et également les affres de la paternité : le souci de prendre les bonnes décisions pour son enfant, l'inquiétude de le voir évoluer de la meilleure des façons sans forcément pouvoir intervenir. Mais aussi, la peur de sortir de son anonymat : que penseraient-ils de lui ?

L'ANECDOTE QUI TUE

"Hanoverhill Starbuck" était un taureau de légende qui, entre 1979 et 1998, a engendré des milliers de petits. Il avait selon les connaisseurs une génétique parfaite qui lui valut une renommée internationale. Il est d'ailleurs mis à l'honneur sur le t-shirt de David, sur l'affiche du film...

LEAVE FOREIGN MOVIES ALONE !!!

Eh oui, les Américains ne peuvent s'en empêcher : devant le succès prometteur de Starbuck, Steven Spielberg en a racheté les droits pour un remake made in DreamWorks Pictures, heureusement réalisé par Ken Scott lui-même.

Une opportunité pour celui-ci de se faire connaître, et peut-être d'apporter un vent de fraîcheur et d'originalité à la comédie hollywoodienne... et puis, sans l'accent québécois, ça perd de son charme !
Filmosaure
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 15 juil. 2012

Critique lue 525 fois

9 j'aime

3 commentaires

Filmosaure

Écrit par

Critique lue 525 fois

9
3

D'autres avis sur Starbuck

Starbuck
SanFelice
9

There's a Starbuck waiting in the sky

David est un loser, un vrai, un dur (enfin non : un mou). Il tente de faire pousser des plantes prohibées dans son appartement, il doit de l'argent à des personnes peu fréquentables à qui il vaut...

le 14 déc. 2013

52 j'aime

18

Starbuck
MarlBourreau
8

El Masturbator !

David Wosniak est un branleur. Au sens propre comme au figuré. Eternel loser irresponsable, il donnait anonymement du sperme sous le pseudonyme de Starbuck pour se faire un peu d'argent.Sauf que...

le 12 juil. 2013

42 j'aime

Starbuck
Before-Sunrise
8

« Ne te reproduis jamais ! »

Sur une idée de base brillante, Starbuck ne scintille pas par une écriture ciselée ou par des personnages d’une grande profondeur. Le film éblouit plutôt par son ambiance, sa grâce et les éclats de...

le 11 juil. 2013

42 j'aime

3

Du même critique

Boule & Bill
Filmosaure
1

Boule débile

Que ceux qui déclaraient d’emblée, sans même avoir vu le film, que l’on massacrait leur enfance à la scie sauteuse, se rassurent : ils avaient raison. Nous passerons outre le débat sur la médiocrité...

le 1 mars 2013

111 j'aime

51

Only God Forgives
Filmosaure
5

Critique de Only God Forgives par Filmosaure

Comme pour dissiper une confusion existant depuis le succès de Drive auprès du grand public, Nicolas Winding Refn revient avec Only God Forgives, un exercice hautement stylistique qui relève plus du...

le 22 mai 2013

86 j'aime

13

L'Odyssée de Pi
Filmosaure
9

Prière cinématographique

Ang Lee nous a montré au cours d’une filmographie hétérogène qu’il était capable du meilleur comme, si ce n’est du pire, tout au moins du médiocre (oui toi Hulk, je te regarde). L’on tend à retenir...

le 4 déc. 2012

74 j'aime

10