Mais Wouh deu Fuck iz Starbuck ?!
Voilà le genre d'accent qu'on entend pas tous les jours au cinéma, sauf pour ceux qui téléchargent les versions québécoises au lieu de la VF. Bref, les films québécois se font rares et c'est bien dommage, surtout les comédies qui, un peu à l'image de l'humour britannique, mêlent loufoquerie et dialogues acérés. Starbuck est une histoire absurde mais en théorie probable. Le monde de David Wosiak déjà bien bordélique va devenir chaotique en même temps que lui montrer un certain sens de la vie. Cette malencontreuse péripétie va forcer cet ado de 42 piges à se stabiliser ou au moins à trouver des points d'équilibre, qu'il va trouver dans une activité qui se rapproche beaucoup des stalkeurs, à savoir protéger ses "enfants" dans l'ombre. Il va se faire ange gardien le jour quand le soir il va tout faire pour ne pas avoir de responsabilités officielles par le lancement d'un procès avec son ami sois-disant avocat qui est lui même un père totalement dépassé. En plus, la copine de David lui annonce qu'elle est enceinte et qu'il est incapable d'élever un enfant. Rajoutez à cela, des dettes contractées avec la mafia locale, le statut de fils/frère indigne dans la famille et la figure d'un boulet au travail, vous obtenez un des cocktails les plus explosifs du moment.
Starbuck brille grâce à son humour acerbe et absurde mais aussi grâce à sa face cachée (qu'on ne voit pas dans la BA), c'est le côté émotion qui est beaucoup développé sur dans la deuxième partie du film. Si dans de nombreuses comédies, c'est insupportable, ici, c'est très bien traité grâce notamment à l'attachement aux personnages. Ils ont tous des défauts mais ont un grand coeur. Les acteurs, méconnus pour nous, sont excellents et très investis dans leur rôle. Patrick Huard en premier lieu est d'une grande justesse à tel point qu'on se demande s'il n'a pas vécu ce genre d'histoire tous les jours.
Pas la peine d'aller plus loin, vous l'avez compris, Starbuck m'a fait rire et m'a touché par tout ce qui tourne autour de la paternité, le vrai sujet du film.