On sait tous que Park Chan-Wook est un génie, mais s'exporter aux Etats-Unis ne réussit pas toujours (Le Dernier Rempart ). Il démontre ici son talent, une fois de plus, et j'ai adoré. Mis à part quelques artifices inutiles, le reste est très bon.
La photographie est sublime et s'arrête sur des détails, des plans magnifiques, des cadrages brillants, des luminosités intenses entre lumière et ombre dans une maison ancienne, sublime et glauque en même temps. Le scénario de Wentworth Miller (Prison Break), à première vue banal, est emmené par la folie de Park Chan-Wook qui non seulement transforme le film en une merveille visuelle, mais donne aussi du rythme en nous trainant d'une fausse piste à une autre. La prestation des acteurs, Mia Wasikowska la première, est terrible. Il est difficile de cerner son personnage, une adolescente sombre, prêtant l'oreille à toute sorte de bruits légers et se concentrant sur des infimes détails du quotidien. C'est compliqué d'en parler sans spoiler, mais elle nous surprend jusqu'à la dernière scène, qui est soit dit en passant onirique, majestueuse.
C'est vrai, le scénario est prosaïque et prévisible dans les grandes lignes en un quart de seconde. Il manque un peu de rythme d'ailleurs. Mais il s'avère au final efficace car le film est construit autour de la forme, et j'ai été séduit personnellement. C'est gothique, brut, dans les décors avec cette maison ancienne mais aussi dans les manières de se tenir des personnages. C'est au goût de chacun après, mais plus je repense à la séance et plus je me dis que j'ai aimé.