20 minutes d'Awesomeness, 1h30 d'ennui dramatique sans lesbiennes
Un enchaînement de scènes d'actions survoltées avec du slow-mo' à foison et des chorégraphies qui envoient du bois, un univers Steampunk flamboyant, avec ses architectures démesurées, ses panoramas d'apocalypse gothique et des train volant sur jetpack-rails, une bande de super-héroïnes sapées comme des collégiennes Jap qui combattent des robot-samuraï géants armés de gatling, des dragons, des orcs, des nazis zombis et j'en passe... Waow, qui ne voudrait pas voir ça au ciné ? <3
Je reste convaincu qu'autant de références et d'awesomeness dans le même film peut suffire à en faire un divertissement de haute volée, même avec un scénario en carton et des acteurs qui cabotinent. En évitant de se prendre au sérieux, en assumant le côté gratuitement spectaculaire et décousu, en offrant au spectateur ce qu'il attend réellement.
Au lieu de ça, Snyder joue la carte du premier degré dramatique avec un scénario encombrant qui peine à susciter de l'intérêt et ne parvient jamais à émouvoir, des personnages très creux qu'il essaye vainement d'épaissir à grand renfort de larmes et de destins tragiques, mais vis à vis desquels on ne ressent jamais la moindre empathie (à ce stade, difficile d'éprouver autre chose que de l'agacement quand on nous tartine une couche de pathos à la mort d'un protagoniste dont on avait rien à secouer)
On s'attendait à ce que le scénario soit sans intérêt mais pas à ce qu'il prenne tant de place et relègue l'action à des séquences complètement gratuites, maladroitement casées là comme autant d'intermèdes ludiques entre les chapitres d'une tragédie ratée.
Alors elles sont souvent cool, ces scènes d'action, et remplissent plutôt bien leur contrat. On pourra parfois leur reprocher d'être trop longues et de perdre leur intensité dans une surabondance de ralentis ou d'effets kikoolol trop souvent répétés (les robots dans le train) mais c'est presque la marque de fabrique Snyder et ça ne m'a pas trop gêné sur le moment.
Je sais que je garderai un excellent souvenir du premier combat dans la neige, superbement mis en scène et spectaculaire à souhait. Les autres sont toutes aussi esthétiques mais pas aussi bien rythmées.
Le problème, c'est que pour en profiter, il faut aussi se fader l'enrobage. J'attends une édition spéciale avec juste les 20 minutes cool (et s'ils peuvent aussi faire ça pour tous les films d'Emmerich, je suis preneur)
J'aurais aussi aimé un peu plus de folie et de jusqu'au-boutisme plutôt qu'un scénario aux séquences dramatiques convenues et à la violence édulcorée. Quelques centimètres de jupette en moins, un peu de tension sexuelle entre ses nymphettes sculpturale mais désespérément sages.
Si les teasers m'ont vendu du concentré de rêve pour geek, les premières notes m'avaient suffisamment refroidi pour que j'évite d'en attendre un vrai chef d'œuvre, et je pense être entré dans la salle avec un bon état d'esprit : impatient, curieux et prêt à profiter de tout ce que le film avait à offrir en dépit d'éventuels défauts.
Peine perdue. J'avais envie d'aimer ce film et de le défendre envers et contre les pisse-froid, tous ces vieux cons qui ne savent pas reconnaître le génie dans un Pacte des Loups ou un 300... mais c'est à regret que je dois me joindre à leurs complaintes en rêvant de ce que le film aurait pu être, sans tout ce potentiel gaspillé.