Un film réalisé par Steven Spielberg.... euh, J.J. Abrams !

Si le plaisir que j'ai eu à voir le film est évident, il est néanmoins grevé par la trop forte présence du producteur Spielberg.
Chaque plan, chaque idée sort de ses anciennes productions ou films des années 70/80 ; citons en vrac les Goonies, Rencontres du 3eme type, Le secret de la pyramide, E.T., Gremlins, voire un élément biographique de Spielberg comme la lutte contre le père, la B.O. très inspirée par John Williams.... Il manque un peu de la patte d'Abrams, même si sa sincérité envers une époque qu'il a vécue (sans monstre, j'espère) reste louable, et fait finalement le sel du film.

Je pense que dans ces gamins fous furieux de cinéma sont un peu le condensé de ce que fut Abrams à cette période de sa vie, des enfants qui veulent tourner à tout prix, et cette relation reste ce qu'il y a de plus intéressant, avec des acteurs tous trèsbons, et une fille que je ne connaissais pas, Elle Fanning,et qui a l'air très prometteuse (à un moment donné, elle est maquillée en zombie et simule une étreinte à un garçon amoureux d'elle, et ça va lui laisser une trace de maquillage qu'on apparenterait à du rouge à lèvres).

En fin de compte, l'aspect spectaculaire du film est finalement peu présent, car le monstre n'est réellement visible qu'à la fin, mais il débarque de façon métaphorique comme un évènement qui va changer la vie de tout le monde dans cette petite ville américaine.
Si l'humanisme de Spielberg rôde sur le film, pas de bisou, J.J; Abrams arrive à reprendre les rênes de l'histoire, avec une attaque du monstre assez violente qui fait percer des têtes et gicler du sang, et ça, c'est pas banal dans un si gros blockbuster.

Le film met du temps à démarrer, mais malgré la patte Spielberg, il reste très plaisant à voir, même si on l'impression tenace que tout ce qu'on voit à l'écran, on l'a déjà vu en mieux (le plan final repompe une image iconique de Rencontres du 3eme type), avec des Lens Flare en plus (quoique sur ce point, Abrams s'est calmé, on n'est pas dans la folie d'un Star Trek).
Enfin, gros coup de cœur pour le court-métrage, présent dans le générique de fin, qui est celui que tournent les enfants au début du film, sorte de polar avec un zombie, avec une délicieuse imitation d'Orson Welles par le réalisateur.