On a tellement parlé et écrit sur ce film qu'une critique de plus ne serait pas tellement importante. Cependant, je vais m'y atteler quand même, à parler de ce classique du cinéma américain et même mondial.
Palme d'Or du Festival de Cannes 1976, Taxi Driver est un excellent film, un chef d'œuvre intemporel d'un metteur en scène surement un peu surcoté ensuite, mais qui ici réalise un film parfait sur le plan de la technique. En effet, sa façon de filmer un De Niro, qui réalise ici une des meilleures performances de l'histoire du cinéma, habité par ce personnage d'homme blessé et aigri par la solitude et que la folie guette est remarquable d'inventivité et de technique maîtrisé. Tous les plans sont très travaillés, magnifiques, à l'image de tableaux de maîtres. On se rappellera par exemple le plan de De Niro, affublé d'un iroquois convainquant, au premier plan, devant la scène qui accueille la prestation du sénateur Palantine.
Mais ce qui rend Taxi Driver si différent et passionnant des autres films du même genre, c'est le scénario, qui ne laisse pas le spectateur se morfondre dans le désespoir du personnage principal mais qui propose quelques instants d'humour bienvenu et de dialogues bien troussés. Albert Brooks est fantastique, en quelques minutes, Steven Prince a la scène la plus drôle du film et quelques dialogues avec Peter Boyle sont passionnants à souhait.
Taxi Driver ne possède en fait qu'un petit défaut, assez ennuyeux au demeurant : construit sur deux actes, force est de constater que le premier acte est bien plus fort que le deuxième, déjà bien excellent. Un chef d'œuvre.