" Because if a machine, a Terminator can learn the value of human life, maybe we can too "


Ces paroles lourdes de sens si elles sont avant tout là pour mettre en évidence la bêtise humaine et notre idéologie a nous détruire nous mêmes, elle peuvent très bien s'appliquer à ce qu'est devenu le blockbuster de nos jours et à ce que nous spectateurs subissons en enchaînant les revers depuis des années. C'est sûr que vu d'ici ça semble toujours facile, on reprend une recette qui a eu dû du succès, on lui rend hommage en faisant jouer le fan service et on essaie de recréer la magie qui a su conquérir les fans mais ça coince.
Si on devait faire une analogie, tiens parlons sport ça marche toujours, c'est comme regarder jouer Federer et se dire que c'est facile en fait le tennis, puis on essaie à son tour et c'est une véritable catastrophe, tous les coups qui semblaient familiers si facile à mettre en place finissent dans le filet ou dans le ciel.


Et dans le jeu des sept familles centré sur l'univers du cinéma, ou pourrait facilement dire que si Spielberg est le père, Cameron pourrait être le frère, même génération, cinéma populaire vulgarisé à outrance, caricaturé et souvent sous estimé. "Bouhhh des dinosaures et des robots c'est tellement facile d'amuser les gens avec ça " Non les enfants, la force du genre, la prouesse réalisée, le vrai tour de magie, c'est de donner l'illusion que n'importe qui peut le faire.


Terminator 2 en est l'exemple le plus flagrant, après un premier film presque intimiste avec son budget ridicule, Cameron qui regorgeait d'idées plus folles les unes que les autres avait su créer une véritable icône et proposait au final un divertissement de haute volée et des scènes cultes encore ancrées dans nos mémoires. Quand on y repense, lancer une suite avec un budget colossal, un scénario qui reprenait une trame de départ identique, un Schwarzie de retour et un John Connor adolescent, l'ensemble avait tout d'un naufrage annoncé.


Et pourtant, chacune des parcelles qui pouvait nous faire craindre le pire s'avère être au final un coup gagnant. Le fameux budget colossal n'est pas gaspillé dans des explosions insipides mais permet de donner vie à des courses poursuites haletantes et mémorables. Cette trame qui reprend le même moule à savoir deux personnes envoyées du futur pour changer le cours de l'histoire permettent d'offrir 30 minutes particulièrement ambiguës, c'est tellement bien foutu qu'il est difficile de savoir qui est là pour aider le jeune Connor, la figure emblématique du T-800 ou ce nouveau venu aux capacités démesurées. Le retour du géant Arnold Schwarzenegger trouve ici son meilleur rôle et n'a jamais été aussi bien dirigé tout au long de sa carrière. Cameron profite en effet de sa carrure imposante, de son accent à couper au couteau et de sa gestuelle très rigide pour en tirer toute l'essence et rendre terriblement attachant ce colosse qui ne comprend pas les émotions humaines. D'autant plus lorsque celui ci se retrouve embarqué dans des scènes avec un jeune John Connor insolent, joueur et très naturel contrairement aux acteurs de son âge. En découle des moments drôles et tendres dans lesquels la naïveté de l'enfance et la froideur de la machine fusionnent pour de dissoudre dans une alchimie délectable.


Tout ça pour vous dire que j'ai un immense respect pour ce Terminator 2, tantôt terrifiant, fascinant, oppressant, il est l'un des rares survivants qui prouve que blockbuster ne rime pas forcément avec navet insipide. Avec son background devenu culte et ses idées brillantes, il a tellement mieux vieilli 25 plus tard que son petit frère arrivé le mois dernier, ne soutenez pas ce cinéma médiocre, et allez investir dans du matériel pour regarder en boucle un monument du genre. Please Schwarzie, tu sais que je t'aime, mais " don't be back " ( oui j'essaie de parler anglais comme toi pour que tu me comprennes ) cette fois !

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