"Un grand reboot implique de grandes responsabilités ..."
Autant mettre les choses aux claires dès la première ligne de cette critique, je n'ai jamais contrairement à beaucoup, été contre l'idée de ce remake, mais force est de constater que je ne demeure pas convaincu du tout. Bien qu'il soit indéniable de pouvoir reconnaître des qualités à ce « The Amazing Spider-Man », on peut également citer des défauts notables qui viennent sérieusement et à mon grand regret polluer les aventures de ce super-héros.
Par ce qu'il faut bien commencer quelque part, je vais débuter par les mauvais points qui sont malheureusement légion.
Premier point noir qu'il est impossible de ne pas souligner, c'est évidemment le goût amère de ce remake, comme je l'ai cité plus haut je n'étais pas contre l'idée, mais visiblement j'ai eu tort. Cette idée de remake par Sony afin de ne pas perdre les droits de sa franchise, est une bien mauvaise idée. Les « Spider-Man » de Sam Raimi étant encore bien trop présents dans les esprits cinéphiles et collectifs en général. On ne remplace pas un héros devenu culte, et on ne le réinvente pas aussi vite sans faire d'erreur, malheureusement pour Mark Webb que je ne connais pas. Et puis soyons honnêtes, en regardant cette nouvelle version, que nous le voulions ou non notre cerveau va tenter de comparer avec celle de Raimi. Du moins le mien l'a fait en tout cas ...
Le gros problème de ce « The Amazing Spider-Man » c'est bien évidemment son manque considérable de rythme, à ceci nous pourrons dire qu'il fallait des temps morts pour pouvoir parler de notre héros, de son humanité et de son ascension au statut de justicier masqué. Mais pourquoi le résultat est-il si peu intéressant alors ? Tout simplement par ce que ce Spidey interprété par Andrew Garfield ne parvient pas à nous immiscer dans son univers, dans sa vie et son vécu à proprement parler, pourtant et c'est important de le dire, on ressent un réel effort de l'acteur et du réalisateur pour que l'on s'attache à ce héros.
Mais transposer Spider-Man en tant qu'adolescent, mais en lui enlevant tout le côté gauche que pouvait avoir Tobey Maguire et son éternel air benêt, ça ne prend pas et c'est dommage car le début commençait bien. Tout partait bien, mais tout est trop long, là ou Sam Raimi parvenait en 2 heures à nous servir l'histoire d'un super-héros, humain en proie non seulement à ses ennemis mais également à ses démons intérieurs, Mark Webb, avec 2 heures également se plante en étant trop lourd et pas assez captivant dans le développement de son récit et sa mise en scène. De plus il faut souligner que les effets spéciaux n'ont rien de vraiment beaux, je suis désolé de dire cela, mais c'est laid. Le lézard ne ressemble à rien, nous n'y croyons pas un seul instant et c'est regrettable. Malgré cela il faut tout de même reconnaître que le scénario est plutôt bon, même si il ne s'attarde pas assez sur la psychologie de ses personnages, mais sommes toutes cela est assez secondaire, mais ce qu'il faut retenir c'est que le scénario de base est assez intéressant.
En fait le bilan de « The Amazing Spider-Man » pourrait se faire comme suit : Des personnages attachants mais qui ne le sont pas tant que ça dans le contexte d'un film de super-héros, car oui Andrew Garfield est un bon acteur j'en suis maintenant convaincu, son interprétation de Peter Parker n'est pas totalement mauvaise hormis le fait que le côté gauche du personnage soit passé aux oubliettes, mais l'ado qu'il interprète est tout à fait adorable il faut bien l'avouer. Bilan similaire pour la belle Emma Stone qui incarne une Gwen Stacy bien meilleure que Bryce Dallas-Howard (que j'admire pourtant beaucoup) dans « Spider-Man 3 », une jeune femme attachante et qui forme un très joli couple avec Peter Parker. Mais comme il est dit plus haut, ils sont très mignons certes, très attachants, mais au final ils donnent plus l'impression d'être de simples ados plutôt que des protagonistes confrontés aux aléas lié à la condition de super-héros et des personnes qui les entourent. La tante May de Sam Raimi était inoubliable et malheureusement, même si Sally Field est une actrice qui de par son simple physique provoque l'attachement, la compassion, par ce qu'elle possède ce visage de gentille et un peu de maman, elle ne convainc pas plus que cela, bien que le personnage aurait très bien pût lui aller. Mauvaise direction d'actrice en ce qui la concerne ? Fort probable. L'oncle Ben interprété par l’inoubliable Martin Sheen de « La Balade Sauvage », possède quant à lui une certaines force qu'il fait plaisir de voir à l'écran. Et justement c'est quelque chose que l'on aurait aimé trouver chez tout les personnages de cette nouvelle version. Car Sheen interprète l'oncle Ben de manière différentes, mais il parvient tout de même à nous fournir un personnage convaincant et crédible, pourtant sans être un copié/collé de l'oncle Ben de Sam Raimi.
Et enfin dernier point sur le casting, Rhys Ifans en méchant, l'acteur que l'on avait pût retrouver en début d’année dans l'infâme « Anonymous » de Roland Emmerich, ne parvient pas ici à donner une interprétation convaincante et ce pour plusieurs raisons, l'une d'elles étant que le personnages du Lézard est déjà bien creux sur le papier. L'autre c'est tout simplement que l'acteur en lui-même possède de grosses difficultés à véhiculer de quelconques émotions.
Avant de terminer cette critique, je dois également souligner que la bande-originale du film n'aide en rien, puisqu'elle demeure plate et sans thème principal ni récurrent. Chose assez surprenante venant de James Horner qui nous avait gratifié de très bonnes BO sur « Avatar », « Titanic » « Apocalypto » ou encore « Braveheart ».
Même si le scénario avait tout pour faire un film réussit, il manque à cela un rythme et la virtuosité d'une mise en scène de qualité. L'ensemble manque également de crédibilité, notamment en terme d'effet-spéciaux, ce qui bloque l'immersion du spectateur. Bref, voici un reboot bien fade, dommage quand il s'agit d'un héros si intéressant.
