Peu importe le titre j'ai encore l'impression de voir le même film.


Que ce soit Numéro 4, Green Lantern, Abraham le chasseur de vampires...
Autant de films où j'ai l'impression que l'histoire a été allongée, étirée au point de devenir creuse tout en coupant l'évolution de l'intrigue, ce qui fait qu'au lieu d'avoir une courbe on a une ligne.
On oublie totalement la notion de 'tombe et essaye encore'.
Et surtout j'ai cette sale impression que chaque histoire qui a du potentiel est profondément saupoudrée de mélasse Twilightisée.


Pour ce qui est du film, avant de commencer, premier reproche Emma Stone blonde, alors que c'est une des plus belles rousses de sa génération !
Pour le choix du nouveau Peter Parker, par rapport au précédent où on pouvait s'attacher au looser qu'il était, celui-ci manque cruellement d'émotion et donne plutôt l'impression d'être un connard.
Il est normal que ce soit la tête à claque des loubars du lycée, mais même nous on a envie de le taper.


Ah et le loubar parlons-en ! Aucune dimension de la mesure. Première interaction il prend une tête d'ampoule dans ses bras et s'en sert comme d'une fourchette pour manger ses boulettes, jusque là rien d'anormal, Peter arrive et grand justicier qu'il est se dresse devant lui en l'appelant par son prénom et non par son surnom de grand sportif, et là c'est le drame, refusant de prendre une photo le petit Peter se prend une bonne châtaigne dans la tronche et une fois à terre quelques coups de tatanes : aucune mesure.
Bon le plus étrange dans cette scène c'est que dans tous ces ados agglutinés pour regarder la star du lycée 'embêter' deux petits, aucun n'ait eu l'idée de sortir son téléphone pour garder une trace de ce moment d'exception qui sans avoir eu de prétention particulière a réussi à pétrifier l'audience.
Et ce même loubar après avoir démontrer mieux que personne sa domination sur les autres élèves se retrouve face à Peter (qui vient d'avoir ses nouveaux pouvoirs) et là alors que ses camarades sportifs aussi forts et intelligents que lui l'encouragent, le pauvre méchant se retrouve dans le rôle du peureux alors qu'aucune démonstration de force n'a été faite de la part de Peter. Juste quelques pas de danses...
Donc soit le loubar exagère dans ses démonstrations de force soit au contraire il chie dans son froc, sans raison apparente je tiens à le préciser !


Mais le film contient tout de même de bonnes idées.
Comme le fait d'introduire les parents de Peter au départ, qui à part si j'ai loupé ce passage ont disparu sans laisser de trace, on ne sait même pas s'ils sont mort.
Autre bonne idée, les vues à la première personne qui en mettent plein les yeux quand le Spider-Man se jette d'immeuble en immeuble avec ses fils artificiels et non plus naturels comme dans la précédente trilogie. Car oui maintenant Peter est obligé d'alimenter ses poignets de fils d'araignées pour pourvoir s'accrocher.
D'ailleurs fil qu'il obtient on ne sait trop comment, on le voit farfouiller sur l'ordinateur de chez lui le site internet Oscorp, puis juste après ouvrir un paquet contenant ce fil. (Une fois encore un raccourci de scénario indispensable pour pouvoir nous servir plus de soupe.) Donc paquet volé dans les bureaux d'Oscorp ou bien tout simplement commandé sur le site internet et livré par UPS ?


Pour ce qui est du gros méchant du film, rien à redire, construction plutôt normale est même mieux assurée que celle du spider-man. Au début scientifique à qui il manque un bras, et donc obsédé par les moyens de le faire repousser. Moyen qu'il arrive à découvrir par le biais de Peter (quel génie ce Peter, réussir à retenir une formule longue comme le bras bien au delà de ses compétences, ah mince on me dit qu'à la base c'était une tête d'ampoule et non une tête à claque...) mais qui reste expérimental car seulement réussi sur une souris.
Mais résultats plus que suffisants pour la semi-image patronale sans charisme qui tient à le mettre en service le plus rapidement possible sans le feu vert de son créateur ! (Brillante idée n'est-ce pas ?)
Donc le méchant pas encore méchant se dresse devant lui et étale ses connaissances scientifiques d'expert, mais comme dit le proverbe la bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe, au contraire elle l'énerve et cause le renvoi de ce crapaud... Crapaud qui par peur de ne plus voir sa création, et de ne pouvoir la finaliser pour récupérer sa patte, se l'injecte directement dans son moignon.
À son réveil, miracle son bras a repousé mais il se transforme vite en Lézard (ah les seconds effets...) et se cache donc dans les égouts, où l'attend un laboratoire (tombé du ciel) et où il met au point son joujou pour pouvoir devenir plus fort à chaque transformation. (Car oui la substance qui lui a rendu son bras a un effet dans le temps et le lui reprend dès le coucher du soleil...)
Une fois ce 'virus de transformation' mis au point il eut l'idée du siècle : être Lézard devrait être accessible au plus grand nombre. S'en vient donc le combat final contre le Spider-Man et le chef de la police (oui lui tout seul alors que 10 minutes plus tôt quand il fallait capturer l'homme araignée il y avait une armée de policiers, là contre le grand méchant qui veut faire des choses très méchantes, plus personne !). Et encore une fois une avalanche de déceptions...


Pour conclure je pourrais résumer le film par un seul mot : déception. Comme tout le monde l'a dit, ce film est fait par Sony uniquement pour pouvoir garder la franchise et je pense qu'il aurait été tellement mieux s'ils avaient perdu la franchise. Il aurait pu faire partie de l'univers des Avengers, et s'adresser ainsi à un plus large public, dont nous.


Car oui là est le principal problème de ce film et des autres cités au début de la critique. Depuis le phénomène Twilight (peut-être même avant) on s'est rendu compte que ce qui comptait pour faire du pognon ce n'était pas l'histoire, ni même les personnages et leur charisme. Mais simplement abrutir les gens, en leur servant une soupe tiède, qui se boit aussi vite qu'elle se chie. En échangeant l'originalité par de vagues souvenirs d'une gloire passée.
Car après tout le public visé est ici plus que clair c'est l'enfant de 12 ans, mais attention ce n'est pas l'enfant de 12 ans que nous avons tous en nous et qui s'émerveille quand les histoires qu'il adorait prennent enfin vie... Non c'est le pré-ado nouvellement créé par le consumérisme qui est visé. Celui-là qui est prêt a dépenser tout l'argent de ses parents pour aller à un concert où les performances instrumentales et musicales brillent par leur absences.
Mais après tout ce jeune n'a jamais vu un vrai concert, il ne sait pas que c'est du playback. Et tout comme il n'a jamais lu un vrai bon livre ou vu un vrai bon film, il y a dedans trop de mots de vocabulaires inconnus. Il se délecte plutôt de sa télé où les images parfois très intéressantes et instructives sont entrecroisées de publicités abrutissantes.
Et comme pour le coca cola, on nous sert maintenant des versions lights qui se vendent aussi bien que les vraies peut-êtres même plus.


Donc je pose la question, que se passe-t'il ? Pourquoi on dépense des millions pour faire ces films là ? Pourquoi on dégrade autant les œuvres originales ? Et surtout que se passera-t'il quand tous ces enfants qui n'ont eu que de la soupe fade à manger pendant leur croissance prendront le relais pour écrire et réaliser des films ?

Jeffator
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le 19 mai 2013

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Jeffator

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