The Amazing Spider-Man par Hugo Harnois
C'est moi ou Spider-Man a pris un sacré coup de jeune ? Non c'est bien ça, Andrew Garfield (un excellent acteur en devenir) a remplacé Tobey Maguire de dix ans son aîné. Et aux commandes, c'est Marc Webb (500 jours ensemble) qui a pris le relais. Pourquoi ? La production n'aurait pas donné assez de temps à l'ancien réalisateur Sam Raimi alors qu'il était en train d'élaborer le quatrième opus.
Nous voilà donc repartis de zéro. Peter Parker est tout jeunot et n'a pas encore de toile sur les doigts. Le grand méchant de l'épisode n'est plus le Bouffon Vert mais le Lézard : un brillant scientifique amputé d'un bras qui s'est injecté un sérum pour tenter de le récupérer.
Plus humain et forcément plus moderne, The Amazing Spider-Man porte de l'intérêt sur l'enfance du garçon et sur ses parents. On perçoit un héros en plein la doute, où la quête d'identité est au coeur du film. Webb (on comprend par cet aspect pourquoi lui a été choisi et pas un autre) prend son temps pour décrire l'évolution du personnage, qui se construit progressivement. D'abord nourri par la vengeance, Parker va peu à peu comprendre qu'il ne se bat pas pour lui mais bien pour les autres.
Malgré ce gain en maturité, le film donne forcément une impression de déjà vu. Sans parler de l'aspect économique, on ne voit pas l'intérêt majeur à faire un reboot de cette saga. La technique est pourtant irréprochable, avec des vues subjectives fascinantes où le cinéaste donne l'occasion aux spectateurs de devenir l'araignée pour quelques secondes.
On connait le réalisateur pour ses penchants musicaux (rappelons l'excellente bande originale de son premier film) et The Amazing Spider-Man ne déroge pas à la règle. Des pistes sonores toutes plus impressionnantes lui donnent des allures de tragédie. Ce n'est toutefois pas le grand film auquel on pouvait penser, mais nous sommes confiants, en attendant la suite avec impatience.