En ce moment, je fais ma culture "Buzz de 2011". Après Drive et Intouchables, j'ai donc enfin vu The Artist, le dernier phénomène en date du cinéma français. La particularité du film est bien entendu qu'il est tourné en noir et blanc, et qu'il est la plupart du temps muet. Un choix justifié par l'ambiance voulue pour le film, par son setting (le Hollywood des années 30) mais aussi et surtout par son scénario qui narre la reconversion difficile d'un artiste du cinéma muet avec l'arrivée du cinéma parlant.
L'exercice de style est amusant et réussi la plupart du temps à faire sourire, voire à (r)éveiller une certaine nostalgie de cet âge d'or du cinéma. Cela ne va malheureusement pas beaucoup plus loin : peu de scènes sont réellement dignes de cette émotion si naive et touchante qui émane des représentants les plus éminents du genre. En clair, on est quand même assez loin du "Kid" ou des "Lumières de la ville".
Pour autant, le film est n'est pas un ratage total. Jean Dujardin et Bérénice Béjo forment un duo tout à fait séduisant et complice, notamment lors d'un numéro de claquettes époustouflant. Les décors et les moyens techniques sont parfaitement à la hauteur des ambitions de la production. Quand à la bande originale, elle mérite amplement qu'on y prete une oreille plus qu'attentive tant elle est réussie.
En résumé, The Artist exhibe une plastique superbe au service d'une histoire simple et attachante, mais qui manque un peu de profondeur et d'émotion. Un joli numéro, mais qui a quand même raflé la bagatelle de cinq oscars, dont celui du meilleur film, et c'est là que le bat blesse. Je ne m'aventurerais pas dans le débat qui consiste à déterminer si il les mérite ou pas, mais devant la concurrence à laquelle le film devait faire face, je souleve tout de même la question de la neutralité de l'académie des oscars devant une oeuvre qui symbolise et glorifie un pan entier de son histoire en se contentant de la brosser dans le sens du poil. Peu importe, le public, lui, semble avoir fait son choix, et c'est sans doute là le principal. The Artist est de toute façon un film à voir.