The Barber - L'Homme qui n'était pas là par Queenie

Années 50.
Ed Crane est coiffeur. Un boulot comme un autre. Tombé dessus par hasard. Le hasard du mariage avec Doris (épousée après 15 jours ensemble... parce que ? Pourquoi pas.). Il coupe les cheveux, parle peu, laisse sa vie couler tranquillement sans heurt. Même lorsqu'il devine que sa femme le trompe avec son patron et "ami", Big Dave. Il s'en fout.
Il se dit idiot, et c'est peut-être ça au fond ?
Un jour une opportunité vient s'installer dans son fauteuil pour un rafraîchissement de coupe : un gars cherche quelqu'un pour lui donner des fonds, pour monter une boite révolutionnaire : le lavage à sec.

Et là, pourquoi, Ed Crane ça lui trotte dans la tête.
Sauf qu'il n'a pas l'argent.
Mais, il a une idée plutôt tordue pour récupérer les 10 000$.


Construction du film comme un polar alambiqué des années 50-60. Ambiance thriller et suspens, à la Hitchcock ou Fritz Lang. L'intensité haletante et angoissante en moins, le côté psychologie et spirale de la destinée en plus.

C'est parfaitement rythmé, dans cette langueur monocorde où vit Ed Crane. Un petit décorticage de la vie pépère et des rêves perdus dans une famille de banlieue américaine. Bercé par la voix off qui est Ed Crane racontant sa propre histoire, on ne le lâche pas d'une semelle, et on voit tout à travers ses yeux.
Mais on ne sent pas tout à fait l'étouffement du personnage, plus sa catatonie, son inertie. C'est un gars qui laisse couler. Et la seule fois où il agit, c'est catastrophique, mais il ne fait pas grand chose pour remettre de l'ordre.
Symbole de l'impuissance de l'homme face à sa destinée ?

Les acteurs sont tous très bons, avec des gueules filmées bien près parfois. Le noir et blanc qui fait ressortir les rides d'expression et les regards qui parlent plus que les mots.
Un casting avec Billy Bob Thornton, Frances McDormand, James Gandolfini, Scarlett Johansson... ça "parle" : que des acteurs que l'on connaît, que l'on voit partout, mais dont on a parfois du mal à nommer (sauf Scarlett aujourd'hui). Des seconds rôles, comme dans une volonté de donner un côté familier aux personnages. Des gens que l'on croiserait tous les jours.
Queenie
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le 20 sept. 2012

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