Christopher Nolan voulait finir sa trilogie en beauté, il voulait en faire ressortir un souffle épique, un spectacle grandiose et transcender le genre du super-héros pour l'amener à un niveau qu'il n'a jamais vraiment atteint autre part que dans ses films. On a même dit que si ce film n'obtenait pas l'oscar alors aucun film du genre n'en aurait jamais. Qu'on soit d'accord avec cela ou pas, l'intrigue est amorcée et la campagne marketing autour du film entreprise il y a déjà bien trop longtemps fait saliver tout le monde.
La promesse est tenue, tout du moins, concernant l'épopée promise, la chute du héros et sa renaissance. Toujours avancer, reculer pour mieux rebondir, Batman se pose des questions et trouve un nouvel adversaire devant lui. Seulement, cette fois-ci, fini la démence, fini le chaos, tout est très coordonné, tout est millimétré, à l'image d'une première scène d'évasion simplement époustouflante. Et donc la comparaison avec le deuxième opus et notamment avec le Joker doit s'arrêter là étant donnés les deux modes opératoires contraires.
The Dark Knight Rises, c'est du grand spectacle. Dès le départ, le film prend le temps de mettre en place les éléments qui mèneront à une conclusion sous haute tension. 2h45 nécessaires pour pouvoir affirmer le talent d'un réalisateur en phase avec cet univers. Christopher Nolan aime son film et impose ses conditions (ou tout du moins il tente de les imposer et en cela, on ne peut que le saluer). Il veut faire bien, c'est certain et c'est d'ailleurs ce en quoi le film peut pâtir parfois. Car à trop vouloir en faire, le réalisateur se retrouve à devoir gérer un nombre d'intrigues parallèles bien trop grand pour pouvoir en développer toute la substantielle moelle. Ainsi, le siège de Gotham, le renouveau du Batman, la résistance organisée, les plans de Bane, les nouveaux personnages sont parfois mal gérés. Clairement, le personnage de Catwoman donne envie qu'on s'y attarde, qu'on en découvre plus et malheureusement, par manque de temps ou de moyens (au vu de l'immensité du projet, on peut dire qu'il n'a pas eu le temps nécessaire pour pouvoir en faire le chef-d'œuvre espéré), Christopher Nolan se doit d'emprunter quelques raccourcis légèrement déjà vus.
Le débat a fait rage, de grosses déceptions pour de trop grandes attentes. Il est clair que The Dark Knight Rises n'arrive pas à tenir absolument toutes ses promesses et l'erreur de casting dont on a pu longuement parler est même fatale à un retournement de situation déjà un peu bancal. Marion Cotillard n'a vraiment pas l'étoffe d'une grande artiste, c'est dit. Pourtant, le renouveau de la chauve-souris est bien là et la trilogie est clairement on ne peut mieux conclue. La peur de rater le troisième opus, souvent en trop, n'est plus. On a droit à un spectacle réjouissant, intelligent même grâce à une alchimie entre un maître d'œuvre et ses ouvriers, une façon de faire bien établie et tout à fait différente de l'industrie telle qu'elle aujourd'hui. Une valeur ajoutée appréciable de vouloir fabriquer plutôt que numériser. Un grand bravo donc pour ce qui restera un évènement marquant en 2012. Moindre que ce qu'il aurait dû être mais un évènement quand même.