Bien que j'avais apprécié The dark knight à sa sortie, il ne m'en reste plus grand chose aujourd'hui. Peut-être que pour la conclusion, ça sera la même chose, mais je en l'état, je la trouve supérieure au film de 2008 (qui bénéficiait en plus d'une sorte d'émotion à voir Heath Ledger, décédé peu de temps avant la sortie).
D'abord parce que c'est davantage un film à acteurs, avec en tête les excellents Joseph Gordon Levitt et Tom Hardy, qui semblent impliqués dans leurs rôles, contrairement à un Christian Bale qui a l'air de s'en foutre royalement (en plus de boiter), Michael Caine qui fait presque figure d'apparition, et la surprenante Marion Cottilard qui est, sans spoiler, la clé du film.
Notons aussi l'arrivée de Anne Hathaway, qui, en future Catwoman, ne nous fait pas oublier Michelle Pfeiffer.
D'une manière générale, tous les anciens rôles reviennent d'une façon ou d'une autre, à l'exception du Joker, qui ne sera jamais évoqué une seule fois dans tout le film (volonté de Nolan par rapport à feu-Heath ledger).
Ensuite, parce que les rôles auxquels on doit s'attendre sont assez bouleversés, avec un Batman qui se fait plus rare, laissant davantage la place à Gordon Levitt, ce qui aura un sens plus tard, et on a droit à davantage de Commissaire Gordon et de Lucius Fox. Bane est au fond un méchant peu exploité, mais on découvrira plus tard qu'il n'est pas LE méchant de l'histoire...
Et enfin, parce que ce film relie à notre actualité et la crise financière, ça n'est pas pour rien si la première d'action se déroule dans une bourse, et où le modèle de Batman est souvent malmené car il remet en cause le concept même du héros.
Le ton y est d'ailleurs plus tragique que The Dark Knight, plus désespéré avec la prise de pouvoir de Gotham City par Bane, et il faut vraiment une dernière demi-heure pour que tout aille (un peu) trop vite en besogne, avec la traditionnelle bombe atomique à faire péter.
Niveau réalisation, Christopher Nolan a l'air de bien profiter de ses moyens gigantesques mis à sa disposition avec une figuration très nombreuse, des plans larges à foison et une certaine liberté à filmer les scènes de combat de manière à ce qu'elles ne soient pas trop découpées.
Quant à cette durée, je ne m'y fais vraiment pas ; fallait-il vraiment 2h45 pour raconter cette histoire qui, au fond, est bête comme chou en prenant en toile de fond la crise économique (et aussi un rappel au premier film, Batman Begins), et fallait-il vraiment que Hans Zimmer nous assassine les oreilles avec cette musique incessante qui doit faire 2h40.
Enfin, et c'est là que le film marque vraiment ses points, c'est dans la conclusion, qui est à la fois porteuse d'espoir(s) et qui laisse à la fois la porte ouverte à autre chose (ou quelqu'un d'autre pour remplacer Batman) et un rêve possible sur le personnage de Bruce Wayne (on peut penser à Inception et à la fameuse toupie pour le coup).
Voilà pourquoi j'ai bien aime le film, peut-être un peu trop sombre (les plus jeunes risquent de déchanter en s'attendant à voir du Batman à tout bout de champ), mais qui impose une figure plus réaliste au genre des super-héros.